5 ans après, l'effarant bilan de Fukushima...

VIDÉO. Le nombre de victimes des fuites radioactives causées par le raz-de-marée qui a frappé la centrale nucléaire japonaise ne cesse de s'alourdir.

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Temps de lecture : 5 min

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La catastrophe de Fukushima, qui a débuté le 11 mars 2011, est-elle vraiment terminée ? Cinq ans après, les fuites radioactives causées par le raz-de-marée qui a frappé la centrale nucléaire japonaise, les autorités médicales constatent avec effroi que le bilan humain de cet accident ne cesse de s'alourdir. Selon les calculs de Tokyo Electric Power Company (Tepco), qui exploitait la centrale touchée, les émissions de produits toxiques auraient été dix fois moins importantes que celles de Tchernobyl, le 26 avril 1986. Il n'en demeure pas moins que près de 32 millions de Japonais ont été exposés à des retombées d'iode 131, consécutives à l'emballement des trois réacteurs de la centrale nucléaire.


La défaillance des systèmes de refroidissement a entraîné plusieurs explosions sur ces réacteurs. Selon l'association écologiste Green Cross, un vaste panache de combustible radioactif, normalement confiné et protégé dans des piscines d'eau, s'est alors libéré dans l'atmosphère. Selon l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), ce nuage de particules radioactives composé de gaz rares (xénon, krypton), d'iode, de césium et de strontium en suspension dans l'air se serait dispersé. 80 % de ces particules se seraient déposés dans l'océan Pacifique, les 20 % restant auraient été saupoudrés dans un rayon de 50 kilomètres au nord-ouest de Fukushima.

Combien de morts ?

Plus de 18 000 personnes ont perdu la vie dans le tsunami qui a ravagé la région de Tōhoku, dans le nord-est du Japon. Mais le nombre de décès liés à l'irradiation de cette zone reste indéterminé à ce jour. Les statistiques du ministère de la Santé japonais évoquent, pour l'heure, le chiffre de 1 700 cancers mortels directement liés à la catastrophe nucléaire. Un chiffre "sous-estimé", à en croire plusieurs ONG, car cette province est peuplée de 9 millions d'habitants.

"Plus de 25 000 personnes ont subi des doses élevées de radiations avec des risques importants pour leur santé", relèvent deux associations de médecins qui militent contre l'énergie nucléaire : Physicians for Social Responsability (PSR) et International Physicians for the Prevention of Nuclear War (IPPN). Ces associations estiment que la catastrophe de Fukushima pourrait se traduire par 10 000 cas de cancer dans les dix prochaines années.

Des statistiques préoccupantes

Les autorités sanitaires de Tokyo ont reconnu que 116 enfants avaient été diagnostiqués d'une forme agressive de cancer de la thyroïde dans la seule préfecture de Fukushima depuis 5 ans. "Un chiffre particulièrement inquiétant si l'on considère que dans une population de cette taille, on aurait dû enregistrer normalement de un à cinq cas par an", évoque Catherine Thomasson, coéditrice du rapport et directrice de Physicians for Social Responsibility.

L'opérateur de la centrale aurait, de son côté, provisionné de quoi indemniser une centaine d'employés ayant développé un cancer en raison des doses excessives de radiations auxquelles ils ont été exposés au moment de leur intervention pour colmater les brèches provoquées par le raz-de-marée dans l'enceinte de la centrale. "Une cinquantaine de ces cancers pourraient être mortels", selon les experts de PSR.

Des projections peu rassurantes

La catastrophe du 11 mars 2011, évaluée au niveau 7 sur l'échelle Ines (International Nuclear and Radiological Event Scale), le dernier échelon en ordre de grandeur, a conduit au déplacement de plus de 340 000 personnes, dont 160 000 du simple fait de l'accident nucléaire. L'iode 131 a contaminé près de 1 800 kilomètres carrés de terrains. Et on retrouve des doses critiques de césium, qui reste radioactif pendant une trentaine d'années, sur plus de 30 000 kilomètres carrés, soit l'équivalent de la superficie de la Belgique. Les pires scénarios font état de 66 000 cas possibles de nouveaux cancers d'ici 2026.

À quoi s'ajoute toute une série de pathologies associées. Selon Reiko Hasegawa, chercheuse associée au Medialab de Sciences Po Paris, 1 979 personnes seraient ainsi mortes ces 5 dernières années aux environs de Fukushima de pathologies cardiaques ou neurologiques liées au stress. Mais aussi de maladies aggravées par l'absence de soins. Le tout directement imputable à la castratophe nucléaire.

Le nombre de décès constatés dans la province serait, de fait, 1,5 fois plus élevé qu'ailleurs. L'essentiel de ces morts "invisibles" concerne des personnes de plus de 65 ans. "Ce sont elles, en très grande majorité, qui ont accepté de revenir dans les trois villes pour lesquelles l'ordre d'évacuation a été levé", note la chercheuse, qui précise qu'"à cause de l'évacuation et de l'incertitude liée à leur avenir et à la possibilité de retourner chez eux, beaucoup de personnes âgées ont souffert de stress psychologique, d'hypertension ou de diabète".

Des suicides en hausse

Reiko Hasegawa relève, par ailleurs, que depuis 2011, 154 personnes se sont suicidées dans les 3 préfectures touchées par le tsunami. "Plus de la moitié de ces personnes habitaient la préfecture de Fukushima", pointe-t-elle. Rien que l'an dernier, sur les 22 Japonais qui ont mis fin à leurs jours dans la région, 19 étaient originaires de la ville (Okuma) où était installée la centrale.

"Si les personnes âgées ont tendance à vouloir revenir, leurs enfants et petits-enfants ne suivent pas. Cela crée des divisions dans les familles qui accroissent le stress des plus anciens", constate la chercheuse pour qui cet isolement est doublement délétère sur le plan psychologique et sanitaire. "Avec l'avancée en âge, les habitants de cette région vont avoir besoin de soins qu'ils ne pourront pas trouver sur place", note-t-elle. Le département de Fukushima s'est, de fait, considérablement dépeuplé. Il compte aujourd'hui 115 000 habitants de moins qu'en 2011. Et plusieurs localités ressemblent encore à des villes fantômes.

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Commentaires (21)

  • red riding hood

    On donne la période du césium : une trentaine d'années, par contre, on ne signale pas que la période de l'iode 131 est 8 jours, la quantité restante est donc divisée par deux tous les 8 jours et doit être négligeable aujourd'hui dans l'océan et les terres atteintes.

  • Françoué

    Il suffit de visionner la vidéo en tête de l'article : les conséquences de l'accident de Fukushima y sont présentées comme étant 19 000 morts et 340 000 déplacés. Il faut lire l'article pour comprendre que ces chiffres sont en fait les conséquences du séisme et du tsunami... Quant aux prédictions catastrophiques sur les victimes à venir de l'accident de Fukushima, elles sont clamées par des organisations et des auteurs foncièrement anti-nucléaires, donc prudence. La seule référence crédible en la matière reste : http : //www. Unscear. Org/unscear/fr/fukushima. Html

  • enolane

    ... Reste le raz de marée, pas la centrale. Si une grue s'effondre sur une maison lors d'une tempête extrêmement violente, va-t-on interdire les grues ? Je vois d'ici les campagnes de nos écolos en France : fermons les centrales nucléaires, des fois que nous serions frappés par un tsunami (0. 0000001% de chances j'imagine) !