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Enfin, le début de la fin de Better Place

Jeu 04/10/2012   —   La stupidité de l'échange de batteries automatisé éclate au grand jour.
Logo Better placeOn le sait, les voitures électriques ont 2 défauts, leur faible autonomie, et la lenteur de leur recharge. L'idée d'un système d'échange rapide de batteries automatisée peut alors présenter un certain attrait. Mais les faits démontrent qu'elle est un non-sens économique, et aussi technologique. Quand la batterie est l'élément le plus cher d'une voiture électrique, le principe de l'échange impose qu'il y ait plusieurs batteries pour chaque voiture. La facture s'alourdit... Et encore, le coût de ces batteries supplémentaires n'est rien par rapport au coût des stations d'échanges automatisées. Il faut compter un million d'euros par station, avec une alimentation électrique très haute tension, pour permettre la recharge rapide de plusieurs batteries simultanément.

C'est pas mieux côté voiture, parce que si on rencontre des ingénieurs chassis, ils expliquent que la sécurité impose d'encapsuler les cellules d'une batterie dans un gros caisson métallique très rigide, et quasi hermétique. Alors, si on est intelligent, et les ingénieurs le sont, on fait pour que cette batterie soit porteuse, et devienne un élément structurel du chassis. Mais cela ne va plus, si la batterie doit être démontable en une poignée de secondes. La facilité de démontage exige aussi de donner à la batterie la forme la plus simple possible. Sans compter que la forme doit être standardisée, idem les connections, ce qui serait le plus gros frein qu'on pourrait jamais trouver à la voiture électrique. Si on veut au contraire qu'elle progresse, il faut que les ingénieurs soient totalement libres de concevoir autos et batteries. A l'heure actuelle, une voiture électrique dont on veut que la batterie soit aisément démontable est nécessairement plus lourde qu'une qui n'a pas cette contrainte.

Et le client n'est pas gagnant, parce que cela doit faire une méchante impression pour celui qui vient de s'acheter une voiture électrique neuve, de se retrouver sans prévenir avec une batterie qui est dans le réseau depuis plusieurs années, et qui a déjà perdu 20 % de sa capacité. Pour toutes ces raisons, et d'autres encore (beaucoup d'autres !), l'idée de la société Better Place est un attrappe-nigaud monumental. D'autant plus évident maintenant, qu'avec le chargeur de la nouvelle Renault Zoe, la borne de recharge rapide 43 kW ne vaut plus que 3000 €, et qu'une Tesla modèle S offre plus de 400 km d'autonomie. On ne sera donc pas surpris que les pertes cumulées de Better Place dépassent maintenant les 100 millions de dollars, et que Shai Agassi, le fondateur de l'entreprise, quitte son poste. La voiture électrique continuera très bien sans Better Place, vendeur de technologie préhistorique, pendant que les hommes modernes travaillent à la recharge sans fil.

Laurent J. Masson



Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; batterie-propulsion-electrique ; carburant-energie