Vers un blocage des prix de l'essence ?

Le prix des carburants est reparti à la hausse, mettant la pression sur François Hollande pour qu'il tienne sa promesse de campagne.

Source AFP

Le prix à la pompe est reparti à la hausse, après une accalmie.
Le prix à la pompe est reparti à la hausse, après une accalmie. © AFP

Temps de lecture : 3 min

Les prix à la pompe de l'essence et du diesel ont repris leur progression à la hausse la semaine dernière, augmentant de un à deux centimes après une accalmie fin juillet pour retrouver des niveaux vus au début du mois de mai, laissant ouverte l'hypothèse d'un gel des tarifs.

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L'évolution des prix des carburants a suivi la hausse des cours du pétrole brut en juillet, avec un baril qui a pris près de 20 dollars en un mois à 110 dollars aujourd'hui, a souligné mardi Jean-Louis Schilanski, président de l'Union française des industries pétrolières (Ufip). "Les prix des carburants ont réagi bien sûr, et ont augmenté entre 5 et 6 centimes d'euro du litre dans la même période", a-t-il observé, ajoutant qu'avec un euro "resté à peu près stable" par rapport au dollar "il n'y a pas eu d'effet d'amortisseur". "C'est le rebond de prix du brut qui pousse le prix des carburants" qui "suivent avec un peu de retard", a-t-il résumé.

Le gazole, qui représente plus de 80 % de la consommation des carburants en France, a grimpé d'environ 1 centime à 1,4060 euro le litre en moyenne, selon les chiffres hebdomadaires de la Direction générale de l'énergie et du climat. Il revient ainsi à son plus haut niveau depuis la première semaine de mai (1,4252), et très proche de sa moyenne du premier semestre (1,4067), mais encore 5 centimes sous son niveau record de la mi-mars (1,4584).

Craintes d'un embargo sur le pétrole iranien

Concernant l'essence, le sans-plomb 95 a augmenté de près de deux centimes le litre, à 1,5740 euro. La hausse a été un peu plus limitée pour le sans-plomb 98 (+ 1,2 centime) à 1,6292 euro. L'essence se situe ainsi à ses plus hauts niveaux depuis la deuxième semaine de mai, mais reste 9 centimes sous ses records de début avril (1,6664 pour le SP95). Le niveau atteint le 3 août est aussi inférieur à la moyenne des six premiers mois pour le SP95 (1,5880).

Trois facteurs principaux ont poussé le pétrole brut à la hausse en juillet, selon le président de l'Ufip : l'Iran avec "des craintes sur les conséquences de (l')embargo" pétrolier occidental, "un certain apaisement sur la zone euro" qui "a rassuré un peu sur la croissance économique" et des déclarations des dirigeants saoudiens indiquant qu'"un prix de 100 dollars leur allait bien". D'ici la fin de l'année, M. Schilanski s'attend à "des prix à la pompe relativement soutenus", car le pétrole brut marque "aujourd'hui une tendance très nette à la fermeté du prix".

Moscovici n'exclut rien

Depuis leurs pics atteints en mars et avril, les prix des carburants en France avaient progressivement reculé pour atteindre un point bas fin juin, puis étaient repartis à la hausse.

Ce rebond pourrait reposer la question d'un éventuel gel des tarifs, une promesse de François Hollande dans la campagne présidentielle, mise entre parenthèses avec la décrue des prix. Fin juillet, le ministre de l'Économie, Pierre Moscovici, avait déclaré que cet engagement était "toujours d'actualité" et que le gouvernement n'excluait "en rien, en fonction de l'évolution de la situation, de l'appliquer".

L'hypothèse a été confirmée mardi par le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Bruno Le Roux, se référant à ces déclarations. "Pierre Moscovici l'a dit (...). Il faut regarder si ce mouvement est un mouvement qui est destiné à continuer sur les marchés internationaux et là, il faudra prendre les mesures qui sont des mesures de blocage", a-t-il déclaré sur RTL. "Donc, je sais que le ministre de l'Économie et des Finances est en train aujourd'hui de travailler à ce qui était un engagement de la campagne électorale", a poursuivi le député de Seine-Saint-Denis, sans vouloir indiquer un niveau de prix qui pourrait déclencher une action.

"Je sais que le ministre de l'Économie est en train de regarder si cette hausse est une hausse qui s'avère structurelle, qui doit être destinée à continuer, auquel cas il faudra prendre sans attendre les mesures qui permettent de bloquer les prix", a-t-il ajouté.

Commentaires (16)

  • lutreg

    En vérité, je pense que le gouvernement ne sait pas comment faire pour bloquer les prix des carburants. Pour le faire il faudrait que l'Etat soit propriétaire des puits pétroliers, propriétaire des raffineries et propriétaire des stations-services. Or il n'en est rien. Est-ce que l'Etat pourrait bloquer le prix des nouilles chez votre épicier ? Bien sûr que non, ce n'est pas lui le propriétaire de l'épicerie. Si, toutefois il persiste à le faire, il faudra bien que quelqu'un paie le manque à gagner puisque le prix du pétrole à la production continue à augmenter. Pensez vous que le pompiste pourra vendre son carburant à perte longtemps ; il préférera fermer sa station et la pénurie va s'installer. Préparez vos vélos.

  • le guyanais

    Venez voir en Guyane : 1,75 € le litre de SP95. Et, c'est le même prix à toutes les pompes. Le prix est décidé par la préfecture (en concertation).

  • rapha

    Vous voulez baisser le prix de revient kilométrique de votre voiture ? Roulez à 100 au lieu de 110 et vous économiserez 10 %. La solution est là pour l'avenir : une utilisation différente de la voiture. Autant dans l'utilisation quotidienne que dans le comportement routier.