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Civaux : rejets radioactifs gazeux
«L’écosystème terrestre est susceptible d’être influencé par les effluents radioactifs gazeux rejetés dans l’atmosphère.» « Toute personne du public vivant en permanence aux abords de la centrale peut être soumise aux effets des rejets radioactifs gazeux par exposition externe provenant soit du panache, soit des dépôts au sol, et par exposition interne provenant soit de l’air inhalé, soit de l’ingestion de produits alimentaires.» . Ce n’est pas nous qui le disons, mais EDF dans les études d’impact de l’enquête publique de 1994, préalable à la construction de la centrale.
D’où viennent-ils ?
La réglementationActivité volumique moyenne maximum hebdomadaire ajoutée dans l’environnement, aux points de mesure, après dispersion :
Activité annuelle maximum rejetée par Civaux :
En principe :
Voilà les grands principes qui devraient être respectés. Dans la réalité, c’est moins simple.
Les effluents gazeux rejetés par la centrale de Civaux,
Nous n’avons pas d’explication sur les chiffres très élevés de 2000. Que s’est-il passé cette année là que nous ignorons ? L’augmentation de 2003 à 2004 s’expliquerait par les rejets nécessités par les arrêts de tranche : en 2004, 70% des rejets iodés se sont faits sur juillet et août !
Gaines défectueuses.Question : Quelle activité supplémentaire cela représente-t-il en produits de fission dans le circuit primaire (qui pourrait même dans de telles circonstances se charger de quelques émetteurs alpha totalement proscrits des rejets ?) Des autorisations de rejet élevées. L’activité déclarée paraît minime au vu des autorisations accordées. Celles-ci ne sont-elles pas prévues pour gommer des rejets accidentels ? En tous cas elles permettent de minimiser les rejets et de dire qu’un très faible pourcentage de l’autorisation (énorme) a été rejeté.
Quels sont les dangers des rejets gazeux ?Certains lieux sont plus exposés que d’autres en fonction des vents dominants ou des conditions météos ponctuelles. D’après EDF, « toute l’activité émise sous forme de gaz rares diffuse dans l’atmosphère et reste sous forme gazeuse. Ces gaz étant chimiquement inertes, ils n’interviennent donc pas dans les chaînes alimentaires » . Leur seule nuisance étant une exposition externe très faible... Mais tel n’est pas le cas des iodes et des aérosols. Pour les iodes 131 et 133, le césium 134 et 137, le cobalt 58 et 60, le dépôt est accentué par des conditions météos défavorables comme la pluie. Ils peuvent se retrouver dans la chaîne alimentaire. Quand au tritium il est présent en permanence, sous forme de vapeur d’eau. Gare à vos salades. Jusque là, les mesures effectuées par EDF et l’OPRI/IRSN n’ont pas décelé de marquage anormal de l’environnement terrestre ou dans le lait. (Les traces de césium omniprésentes proviendraient des retombées de Tchernobyl ou des essais nucléaires ; l’iode présent en amont et en aval de la centrale proviendrait des services hospitaliers de Limoges...) Une remarque :
Radioactivité ambiante.Nous avons appris l’an passé l’existence d’un problème sur les balises situées à 5km censées renvoyer en permanence la mesure de la radioactivité ambiante en salle de commande. Le CNPE affirme qu’elles assumaient quand même leur rôle de mesure et qu’il suffisait d’aller les lire sur place. Nous ferons remarquer deux choses :
Une explication a été donnée par l’exploitant : les balises enregistrent la radioactivité des murs sur lesquels elles sont posées ! !
Les limites des mesures et contrôles.D’abord la comptabilisation des effluents rejetés résulte souvent de valeurs calculées à partir de prélèvements ou estimées d’après le fonctionnement (carbone 14, par ex.) et non pas mesurées. De plus, les modes de comptabili-sation changent au cours du temps. Les pièges à iode ne sont mis en place sur les circuits de ventilation que si l’exploitant estime que l’activité en iode du rejet à effectuer est significative. Combien d’effluents iodés ne sont pas comptabilisés ? Nous avons été accusés d’être soupçonneux. Cela prête à sourire. Bien des procédés et des dysfonctionnements sont révoltants car s’ils peuvent être fortuits, leur répétition n’incite pas à la confiance. Les exemples sont nombreux de déréglages et défaillances d’appareils de mesure pour les effluents liquides comme pour les gazeux. Quelques exemples :
Quand des réservoirs sont parfois vidés simultanément -- ce qui est interdit -- qu’est-ce qui est comptabilisé ? La radioactivité d’un réservoir ou des deux ? Les mesures sont sans doute difficiles à faire précisément. Mais il est tout aussi difficile de croire que la radioactivité émise annoncée n’est pas largement sous-estimée. Malgré ses rejets chroniques et massifs dans l’environnement, EDF nie tout effet sur la santé, estimant que «la radioactivité apportée par la centrale à la population avoisinante est...d’environ un centième de la dose due à la radioactivité naturelle.» Une centrale lave plus blanc ! ! Son site internet affirme «En dessous de 100mSV, aucun effet des rayonnements ionisants sur la santé ne peut être démontré.» Mais l’absence de preuve n’est pas la preuve de l’absence. Et les effets de l’exposition chronique aux faibles doses font l’objet de révisions constantes. Des études récentes montrent qu’un risque, même à faible dose. Une exposition de longue durée sous le vent des centrales laisse des traces. C’est ce dont témoigne aux Etats-Unis, l’analyse que des experts ont faite sur les dents de lait des enfants (Fairy Tooth Project). Les maladies comme les cancers mettent du temps à se révéler. Peut-être un jour saura-t-on les imputer à une cause précise. Quant aux maladies thyroïdiennes et à leur croissance chez les enfants, proviennent-elles toutes de Tchernobyl ? Ceux qui veulent minimiser l’impact de Tchernobyl prétendent que l’augmentation des pathologies thyroïdiennes a commencé dans ce pays une dizaine d’années avant l’accident. Avec la mise en service du parc nucléaire en France ? 20 juillet 2005, Stop Civaux
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