Le cerveau, objet technologique (2/8) : Le plus complexe non-ordinateur du monde

Comprendre le fonctionnement du cerveau est l’un des enjeux de la convergence des technologies à la fois parce qu’il est devenu un objet de technologie, mais également parce l’étude de son fonctionnement permet d’envisager des technologies pour dépasser ses limites. C’est ce que va essayer de nous faire comprendre Rémi Sussan dans ce dossier d’InternetActu.

On imagine trop souvent le cerveau comme l’organe central supervisant le corps entier. Un organe enfermé dans une boite (crânienne), recevant des nouvelles du monde via les sens et communiquant ses dictats au corps (qui n’est pour lui qu’un appendice secondaire, mais bien utile) pour effectuer des actions. Dans une perspective informatique, le cerveau serait le processeur qui est capable à tout moment de consulter sa mémoire, tandis que les organes sensoriels sont les périphériques d’entrée et le corps dans son ensemble le périphérique de sortie.

Qu’est-ce qui, dans cette description, correspond à la réalité biologique ? En gros, rien.

Le mystère de l’incarnation

D’abord, finissons-en avec la machine à penser enfermée dans une boite. Notre esprit est incarné. Nous pensons avec notre corps. Nous percevons en agissant. L’expérience des chatons de Held et Hein, qui date de 1958, en reste un exemple frappant, malgré son ancienneté. Les chercheurs ont pris un groupe de chatons peu après la naissance et les ont enfermés dans le noir. Une heure par jour, ils les sortaient à la lumière, mais le groupe était divisé. Une première équipe devait se déplacer dans la pièce en tirant une carriole miniature. Les autres chatons se tenaient dans la carriole, immobiles. Au bout de quelques jours, les animaux furent libérés. Le premier groupe, celui des « pilotes », n’eut aucun problème à s’adapter au monde extérieur, mais les chats « passagers » restèrent comme aveugles : parce qu’ils n’avaient pas pu interagir avec le monde extérieur, ils ne pouvaient donner du sens à leurs perceptions visuelles. Comme l’explique Francisco Varela dans L’inscription corporelle de l’esprit :« voir des objets ne consiste pas à en extraire des traits visuels, mais à guider visuellement l’action dirigée vers eux. »

Un autre exemple particulièrement éclairant est issu des recherches d’Umberto Castiello (.pdf), professeur de psychologie à l’université de Padoue. Celui-ci a démontré que nous avons tendance à esquisser les gestes de préhension d’un objet situé dans notre champ visuel, même si nous n’avons pas l’intention de le prendre dans nos mains. Pour cela, l’équipe de recherche a examiné la manière dont on prend une cerise sur une table, puis ensuite comment on prend une pomme. De façon évidente, l’écart entre les doigts de la main est plus large lorsqu’on saisit la pomme que la cerise ! Mais là où les choses deviennent bizarres, c’est lorsque la pomme et la cerise se trouvent toutes les deux sur une table et qu’on demande au sujet de prendre la cerise. L’écart entre ses doigts sera alors plus large que nécessaire, comme si la seule présence de la pomme obligeait les doigts à s’écarter. Comme l’explique Chris Frith dans son livre Making up the Mind: « l’action nécessaire pour saisir la cerise interfère avec mon action d’attraper la pomme. »

Les exemples de ce genre sont multiples. Ils suffisent à montrer que la différence entre les « entrées » et les « sorties » est loin d’être aussi claire qu’on pourrait le penser. Dans l’expérience des chatons, la « sortie » (l’action musculaire) détermine « l’entrée » (la vision). Dans le second cas, « l’entrée » perturbe la « sortie » (le mouvement des doigts).

Ces constats ouvrent la porte à de nouvelles méthodes d’éducation. Selon le Boston Globe, Susan Goldin-Meadow, professeur de psychologie à l’université de Chicago, a découvert que les enfants ayant des problèmes mathématiques s’en tiraient mieux s’ils réfléchissaient en gesticulant. De même, un acteur se remémorera mieux le texte qu’il doit apprendre s’il le fait en bougeant. Aristote, qui enseignait la philosophie en marchant, avait-il déjà entrevu l’existence de ce rapport entre le corps et l’esprit ?

Comme Angeline Lillard, professeur de psychologie à l’université de Virginie, l’a expliqué au Boston Globe, un tel type de recherche validerait les méthodes d’une pédagogue comme Maria Montessori, où les enfants apprennent la lecture, l’écriture ou les mathématiques par la manipulation systématique d’objets : « nos cerveaux ont évolué pour nous aider à vivre dans un environnement dynamique, à y naviguer, y trouver la nourriture et échapper aux prédateurs. Il n’a pas évolué pour nous aider à écouter quelqu’un, assis sur une chaise dans une salle de classe, puis à régurgiter l’information. »

On peut se demander cependant si les enfants qui ont des capacités manuelles limitées ou des problèmes visio-spatiaux, comme ceux qui ont tendance à la dyspraxie, ne se trouveraient pas, eux, handicapés par un tel type d’enseignement. Peut-être ne suffit-il pas de remplacer une méthode « universelle » par une autre ?

On aperçoit là une question qui pose le problème de la neurodiversité, une notion sur laquelle nous aurons l’occasion de revenir.

La mémoire n’est pas la mémoire

Nous n’avons pas de disque dur interne. Se rappeler, c’est recréer. Et nous ne nous souvenons pas d’un évènement, nous nous rappelons la dernière fois que nous nous en sommes souvenus, ce qui est bien différent. C’est que semble montrer la fameuse expérience « d’effacement des souvenirs » de Nader, Schafe et LeDoux. On a dressé des rats à associer deux stimuli, dans la bonne tradition pavlovienne : par exemple un bruit de cloche et une stimulation électrique. Puis on a laissé mariner les malheureuses bêtes pendant 45 jours, afin de les laisser bien intégrer cette association dans la « mémoire à long terme ». Ensuite, on a réactivé le souvenir en utilisant le premier des deux stimuli. Immédiatement après, on a introduit dans le cerveau du rat un produit chimique effaçant la mémoire à court terme. Le rat était donc incapable de se souvenir de ce dernier évènement. Pourtant, après l’expérience on découvrit que les rats étaient amnésiques. Ils avaient oublié l’association entre les deux stimuli, faites 45 jours plus tôt. En supprimant leur dernier souvenir, les rongeurs avaient perdu la trace de leur souvenir plus lointain.

Pour Jonah Lehrer, journaliste à Seed Magazine et auteur du brillant Proust was a neuroscientist, ce genre d’expérience confirme l’intuition de Proust qui considérait la mémoire non comme un entrepôt d’informations statiques mais comme une constante réactivation et recréation de l’expérience. Comme il l’explique, « cela nous montre que chaque fois que nous nous souvenons de quelque chose, la structure neuronale de la mémoire est délicatement transformée en un processus nommé reconsolidation (Freud appelait ce processus Nachtraglichkeit ou « rétroaction »). La mémoire est altérée en l’absence du stimulus original, elle est de moins en moins concernée par ce dont vous vous souvenez et de plus en plus par vous-même ».

Une telle « mémoire créative » est bien sûr aux antipodes de l’archivage d’un disque dur, ou de techniques comme le lifelogging, et donc d’une part de la question de l’identité numérique. Si la mémoire est une création constante, en quoi puis-je être considéré comme étant identique à « mes traces » ? Si mon expérience subjective diverge radicalement de l’accumulation de données concernant mon passé, le risque de ces pratiques ne serait-il pas, non de nous faire perdre la mémoire, comme le craignent certains, mais plus subtilement (et plus dangereusement) d’asservir notre psyché un modèle de la mémoire radicalement opposé à notre mode d’être et surtout non créatif, non stimulant pour le fonctionnement du cerveau ?

On a parlé de l’importance du corps dans la perception. Mais il jouerait aussi son rôle dans la mémoire. En effet une récente étude affirme que la posture corporelle peut influencer fortement le rappel de certains souvenirs. Ceux-ci parviendraient effectivement plus vite à la mémoire si la position adoptée leur correspond. Par exemple, il est plus difficile de se remémorer sa participation à un match de basket si on est assis le dos bien droit sur une chaise, les mains sur la table.

Il existe bien d’autres manières d’évoquer les différences entre le cerveau biologique et les ordinateurs. Voici une une liste qui insiste sur des points différents de ceux abordés ici.

Reste le problème du processeur, de l’unité centrale. Comment raisonnons-nous ? Comment prenons-nous des décisions ? Sur ce point encore, nous divergeons radicalement de l’ordinateur. Nous ne sommes pas des programmes informatiques La rationalité est loin d’être le facteur déterminant de nos pensées et de nos actes, ainsi que nous allons le voir dans la prochaine partie.

Rémi Sussan

PS : Bien entendu, et cet avertissement vaut pour tous les exemples donnés dans ce dossier, il est très difficile de dire que ces expériences « prouvent » quoi que ce soit. Nous ne sommes pas dans le domaine de la physique nucléaire, où les mesures sont très précises. Avec l’humain, on est beaucoup plus dans le flou : la qualité du groupe test, le type d’interprétation adoptée, les méthodes mathématiques utilisées pour les statistiques, tout cela joue fortement dans les résultats obtenus. Il faut donc prendre toutes ces recherches avec une certaine distance. Et, contrairement à ce qu’on pourrait croire, l’IRM ne constitue en rien, du moins pour l’instant, un facteur objectif « irréfutable ».

Ce dossier est paru originellement de janvier à février 2009 sur InternetActu.net. Il a donné lieu à un livre paru chez Fyp Editions : Optimiser son cerveau.

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50 réponses sur “Le cerveau, objet technologique (2/8) : Le plus complexe non-ordinateur du monde”

  1. je suis convaincu au dela de débats scientifiques…que nous sommes bien dans le sujet ET il faut y faire tres attention car…
    Par ex de la mauvaise information TV, policiers ou …impacte notre mémoire, nos craintes et nos transferts vers un monde irréel… devenu pour certains réalité en créant des comportements …impensables ! Donc beaucoup de questions et surtout d’éducation, de culture, de savoir …réels (et donc savoir faire !)
    Ainsi la guerre des étoiles ou … transforme le cerveau et « trop » à mon avis dans le mauvais sens !
    L’histoire des chatons décrite montre aussi l’adaptation … mais par rapport à quoi ?? …
    Reste les nouvelles puces cognitives crées par l’homme qui vont nous apprendre beaucoup sur le cerveau de l’Homme d’ici 20/30 ans et qui sait nous montrer que nous serions des machines ??? vivantes.
    Enfin, ces évolutions montrent aussi la grande crainte que nous pouvons avoir sur une démographie sur la terre non adaptée …et la necessité de la réduire drastiquement tant pour la pollution que pour l’avenir de l’Homme !
    Car derrier tout cela …il ya aurait parait il l’Humanisme !

    Alors quand ces seigneurs d’écolo nous font des programmes « totalement politiques » je crains beaucoup qu’ils ne soient pas du tout écolo car il devraient nous proposer des actions (caf et autres) pour faire chuter drastquement notre densité de population au lieu d’appliquer des principes dépassés Kenesite louant la consommation pour exister …(il y a un mix à prendre en compte)
    La dette ne sera qu’une étape si nous ne comprenons pas ce changement de société …auquel les Chinois seront aussi bientot confrontés.
    Et ce jour là …si nous ne nous sommes pas protégées ce sera apres quand la Chine s’eveillera…. quand la chine explosera nos sociétés
    C’est aussi pourquoi « il ne faut que des fonds européens de soutien » (comme les jap avec 220% de dettes les emprunteurs sont 95% les Japonais !) ou en tous cas principalement europeens !
    Une mini taxe sur les importations (TVA spéciale) …transferts fi … ??

    1. dis-moi angy, je crois que tu es accroc aux …
      et ca rend ton… commentaire … incomprehensible.

    2. Rien compris. Vous passez d’un sujet à l’autre sans que nous y voyions le moindre rapport.

  2. On trouve déjà cette théorie de la mémoire chez Saint Augustin (IV siècle ap J-C)
    quant au rapport de l’esprit et du corps voir Merleau Ponty.

    1. Ces observations sont également très présentes dans les traditions hindoues (yoga, mudras, danse, etc.) ou bouddhistes. La posture en méditation est extrêmement importante et a un rapport direct avec l’état d’esprit à créer.

      Le corps et l’esprit ne font qu’un.

    2. Voir aussi le Coran pour la théorie de la mémoire et le rapport de l’esprit et du corps, rapport de l’esprit à l’inconscient, rapport de l’inconsient au corps, etc, Le Coran, ou bien le psychanalyste Jacques Lacan. Au choix.

  3. Ah… Moi qui comptai me re-booter prochainement suite à une instabilité critique de mon système d’exploitation, je risque fort de me trouver dans la déconvenue la plus totale…!!!

  4. Petite remarque :

    Un disque dur fonctionne bien comme la mémoire : si les informations ne sont pas copiés dans un autre emplacement régulièrement, elles sont bel et bien perdues à jamais.
    Les données numériques ont bien cette limitation, à cause de la durée de vie des supports : les données ne sont « inaltérables » QUE parce qu’elles sont copiées à un nouvel emplacement.

    Donc, la mémoire se comporte bien comme les données numériques d’un ordinateur.

    1. « la mémoire se comporte bien comme les données numériques d’un ordinateur. »
      ou plutot l’inverse. il me semble que la memoire humaine est un poil plus ancienne.

        1. « Donc, la mémoire se comporte bien comme les données numériques d’un ordinateur. »
          Vous décrivez assez bien le processus de mémoire de l’ordinateur mais pas de mémoire humaine.
          Vous n’avez pas du comprendre l’expérience des souris et de la cloche, non la mémoire humaine ne peut pas se diviser en bloc tout à fait distinct comme la mémoire d’un ordinateur. Relisez

          1. Je pense au contraire qu’il a très bien compris ce qui se passe: un support informatique de tout type, prenons un disque par exemple, a une durée de vie limitée. Si vous voulez garder vos photos de famille pendant 150 ans, vous aurez sans aucun doute besoin de relire l’information et de la regraver régulièrement (tous les 20 ans disons, selon les conditions de conservation).

            La mémoire humaine se base essentiellement sur des coactivations: l’activation simultanée de plusieurs neurones (correspondant par exemple à des données dérivant d’inputs visuels et d’odeurs et du fil de vos pensées) débouche sur l’activation de neurones associées à d’autres idées. Et ça c’est ce qu’on appelle retrouver un souvenir. Le souvenir est ainsi codé dans la force des synapses entre ces différents neurones (Du moins, c’est la théorie la plus plausible actuellement. On est jamais à l’abri d’un revirement ! Si vous êtes intéressés, il y a un TED talk très bien sur le sujet: http://www.ted.com/talks/sebastian_seung.html).

            Renforcer une synapse est l’équivalent de regraver un bit d’un CD de données sur une nouvelle sauvegarde: il faut régulièrement relire/réactiver cette mémoire (en fournissant les bons stimuli, de manière interne par imagination ou externe via les sens) pour la garder fraîche…

            Chaque synapse est un bloc distinct, comme un bit de la mémoire d’un ordinateur si on veut, mais en bien plus subtil. Une différence fondamentale est qu’une ‘mémoire’ est codée en parallèle sur tout un tas de synapses, donc elle s’oublie progressivement et peut se retrouver ou non selon la force et la nature des stimulis d’entrée. L’indexage est bien différent de celui d’un DD je reconnais !

    2. Les informations magnétiques d’un disque dur ne sont pas déplacées comme vous le dites. Ce processus est plutôt à l’oeuvre dans la mémoire vive, ou RAM, dont l’information est rafraîchie X fois par secondes.

  5. 1 – Merci à l’auteur d’avoir inclus cet avertissement : « il est très difficile de dire que ces expériences « prouvent » quoi que ce soit ».
    Les neurobiologistes permettront de comprendre le fonctionnement complexe du cerveau et non les informaticiens, comme le montre bien l’article.
    Les psychologues n’ont pas non plus un rôle essentiel à jouer, ce que l’article montre moins bien . En effet, s’ils peuvent mettre en évidence des comportements curieux (ex. on apprend mieux en marchant), il ne disposent d’aucune clé pour parvenir à expliquer les phénomènes qu’ils observent. Ils sont des spectateurs et non des investigateurs.

    2 – La deuxième partie sur la mémoire est la plus intéressante, peut-être parce qu’elle est moins ambitieuse que la première partie, sur la pensée, où il faut admettre qu’on ignore à peu près tout.
    J’apprécie l’idée selon laquelle la mémoire humaine est un peu différente de celle du disque dur, comme je l’ai défendu sur ce blog, face à ceux qui prédisaient une externalisation de la mémoire, car il ne suffit pas d’avoir son manuel scolaire dans son cartable pour être un bon élève.
    La mémoire du cerveau n’est pas inscrite définitivement. Comme sur certains stockages numériques, il existe un risque de perte des données au fil du temps obligeant à une réinscription régulière. La différence est la suivante : dans la mémoire du cerveau, la réinscription (ou reconsolidation) n’est pas conforme à la précédente ; il existe une déformation successive (je ne prendrai pas l’image de Proust mais plutôt celui du jeu de société dit le « téléphone arabe »).
    J’ai en revanche de gros doutes sur le rôle de la position du sujet dans la restitution de faits mémorisés, si l’hypothèse des auteurs serait que chaque fait demande une position distincte pour faciliter la restitution. Il est probable que la sophistication du système ne va pas jusque là, alors qu’il existe vraisemblablement des positions plus propices à la concentration (et donc au rappel de la mémoire) comme la position de la tête entre les mains avec les yeux fermés.

  6. Oui Saint-Augustin, Proust, la technologie nous amènera de nouveau à lier la pensée aux sciences. Je me souviens des cours d’un prof de math qui a eu la médaille field plus tard. C’était impressionnant de voir à quelle vitesse il parcourrait de long en large le tableau. Montaigne dit aussi qu’il ne peut penser qu’en marchant, que son cerveau est activé par ses jambes.

    1. Tant qu’ils prennent leurs souhaits (qu’ils ont de très bonnes raisons d’intuiter en général !) pour des résultats futur et non pour des réalités, je ne vois pas où est le problème. Parce qu’ils ne considère rien comme acquis avant de l’avoir constaté de manière indéniable… Donc si il n’y a rien à comprendre, ils s’en rendront compte eux même en constatant que les expériences ne donnent rien, ce ne seront pas vos sarcasmes qui feront avancer les choses.

      Et malheureusement pour vos rêves de néant, jusque là l’observation des neurones et du cerveau a toujours été riche en résultats et en « principes de fonctionnement » !

  7. l’esprit ca ne veux pas dire concience.L’esprit ca veux dire ‘exister » ou « etre ».Il existe un esprit absolut ou une idee parlant en termes philosophiques et l’etre humain n’est rien que le representant materiele de cette idee ou l’esprit.le mistere reside dans le particle et il’y a une base scientifique a penser que tuos les etres humain sont forme de meme particle et la differance de l’apparition entre les etre humains est seulement a cause de combination des particles.Ca veux dire que tous les etres humains portent le meme esprit.Ca veux dire que chaque etre humain exist dans l’autre.En conclusion nous pouvont dire qu’il exist un esprit collective et par consecaNCE ON PEUT PENSER QU’IL EXIST SEULEMENT LA MORT CORPORELLE ET NOUS CONTINUONS A EXISTER ETERNELEMENT.sUPOSONT QU’UN SEUL HOMME EXIST SUR LA TERRE ET CET HOMME EMPORTERAS TOUT L’ESPRIT DE L’HUMANITEE.

  8. La métaphore de l’ordinateur pour comprendre le cerveau est dépassée depuis 30 ans. Pas seulement à cause de la question de « l’incarnation de l’esprit », de part sa relation au corps, au mouvement, à la relation à l’environnement (& aux autres). Il suffit de stimuler une tranche de tissu nerveux in vitro et d’observer les formes que prennent les activations qui en résultent pour s’en persuader. Il n’y a pas d’ingénieur pour composer le cerveau. Parallèlement l’intelligence artificielle n’a même pas accouché d’une mouche, alors une souris… Les neurobiologistes sont voués à de grandes difficultés s’ils décomposent les phénomènes en mécanismes sans référence aux invariants découverts au niveau comportemental, en référence à la fonction, par les psychologues/ comportementalistes, qui seraient uniquement les spectateurs (!) de ce système, et sans théorie/ méthode « géniale » pour fonder cette décomposition.

  9. Un mot quand même sur la première partie.

    L’expérience des chatons montre l’intérêt d’une activité motrice précoce pour le développement du cerveau. Mais cette expérience ne permet que des déductions limitées. Car elle montre seulement que la stimulation du cerveau est nécessaire à ce stade de la vie, quelle qu’en soit la source. L’expérience fonctionne si les chatons ne reçoivent pas de stimuli autres que la stimulation de l’aire motrice. Il serait intéressant de refaire l’expérience en soumettant les chatons à des simuli auditifs, tout en les maintenant dans le noir et sans mouvement, pour établir la spécificité ou non du phénomène.

    L’autre expérience sur la préhension d’une cerise au milieu de pommes met en évidence le comportement machinal. Entre le réflexe vrai, qui ne passe pas par le cerveau, et l’intelligence fine, qui est mise en oeuvre après effort de concentration, il existe des comportements machinaux, ceux qui nous permettent de conduire en pensant à autre chose par exemple. La leçon à tirer de cette expérience est la suivante : le comportement machinal obéit à une certaine intelligence (l’écart des doigts est adapté à l’objet le plus gros entrevu) et il faut un effort de concentration pour modifier ce comportement dit réflexe (ce n’est pas un véritable réflexe).

    Concernent l’expérience d’Angeline Lillard. L’auteur montre seulement que certaines positions/activités permettent une meilleure concentration, tandis que d’autres sont moins propices. Ainsi, le fait d’être assis à une table sans autre activité permet une moins bonne concentration que d’apprendre en marchant. On peut soulever l’hypothèse que le fait d’apprendre une leçon n’occupe pas suffisamment le cerveau. L’image est ici celle d’une voiture puissante que l’on fait rouler à 20 à l’heure : elle fonctionnera mieux si on y attache une remorque.

  10. Il y a souvent confusion entre « ordinateur » et « logiciels et données » (y compris dans cet article), je trouve. La même confusion existe entre « cerveau » et « conscience, pensée et souvenirs ».
    Confusion entre « la tuyauterie » et les stimuli observables de son fonctionnement.

    Peut-être certaines incompréhensions ont pour origine, tout simplement, cette confusion.

  11. @Timothée
    Bof, la différence hardware/software pour les ordinateurs est en fait très surfaite, un microprocesseur c’est aussi un fichier à imprimer (et est conçue avec un éditeur), et une fonction logicielle peut aussi être implémentée en hardware, pour les données c’est pareil, et vu d’un concepteur faire du hardware ou du software cela reste faire quelque chose, sans oublier que le software et tout autant hard ou cristallin si ce n’est plus que le hardware; même si la boucle edit test edit permet d’écrire des choses très compliquées mais qui « marchent » (ou fonctionnent). En fait la technique écrit un seul livre (il suffit de le dire, de le désigner).

  12. Cet article est très interessant et souleve de nombreuses questions quand a la question de creer un «cerveau artficiel» ayant des capacités intelectuels similaires a celles de l’homme (voir meme dans un premiers tout autre animal). Peut-on créer une «intelligence artificielle» sans «corps» capable d’interagir directement avec le monde réel ? L’experience des chats est intéressante dans ce cas. Quels formes prendraient des emotions «numériques» dans un être artificiel ?

  13. Je vois deux autres importantes différences entre le cerveau et l’ordinateur : les neurotransmetteurs et les interdépendances.

    L’ordinateur, qu’il soit hardware, software ou les deux en même temps (comme vous l’explique Isbninfo), ne fonctionne qu’avec un seul transmetteur qui est le courant électrique. Tandis que le cerveau met en jeu différents neurotransmetteurs aux propriétés différentes.
    Il est même possible que la complexité du fonctionnement cérébral, par rapport à un programme informatique, tienne beaucoup à cette différence : il n’y a pas un « courant » mais différents neurotransmetteurs qui agissent aux mêmes endroits sans avoir la même action.

    L’autre grande différence réside dans le fait que le programme s’est construit « à tatons » au fil de l’évolution. Il ne fonctionne donc que par les interconnexions qu’il a su établir entre des fonctions diverses qui n’étaient pas « prévues » à la base pour coexister. Des systèmes, incompatibles au départ, sont devenus compatibles en développant une interdépendance.
    Pour reproduire le logiciel du cerveau, le programmeur informatique devrait construire volontairement un programme mal fichu puis réussir à le faire tourner à force de bidouillages !

    1. un programme mal fichu qui tourne à force de bidouillages….j’ai trouvé! notre cerveau tourne sous windows!

  14. Ce point de vue sur le cerveau n’est vraiment pas un point de vue partagé par la plupart des scientifiques dans le domaine. Il faut quand même le signaler. Toutes les expériences citées ici sont très controversées quant à leur interprétation, et le point de vue de Varela est considéré de plus en plus comme une bizarrerie. Il faut mettre ça au clair. Ici, on a l’impression qu’entre l’énaction un peu extrême de Varela et l’embodiment plus classique, qui consiste à dire que les zones motrices du cerveau sont impliquées dans l’imagerie du raisonnement, il n’y a aucune différence. Bref, que le corps (ou tout du moins sa représentation par inférences dans le cerveau) joue un rôle vis-à-vis des inférences que le cerveau fait, c’est une évidence. De là à en conclure que ce n’est pas dans le cerveau que se font les inférences… Quand même, très peu de gens défendent cette thèse.

    1. Merci de votre éclairage.
      L’étude du cerveau a du mal à s’écarter totalement de l’idéologie. Pour paraphraser la célèbre phrase de Jacques Chancel (« et Dieu dans tout ça »), j’ai l’impression d’entendre, quand on parle du cerveau, : « et Freud dans tout ça ? » ou encore « et le corps dans tout ça ? »

    2. Il manque cruellement un petit bouton « j’aime » sur les blogs du monde, alors je vais vous dire merci de le mentionner en toutes lettres !!

  15. « le programmeur informatique devrait construire volontairement un programme mal fichu puis réussir à le faire tourner à force de bidouillages »
    Ca decrit assez bien la vaste majorite des programmes…

  16. « Mais comme nos Idées ne sont rien autre chose que des Perceptions qui sont actuellement dans l’Esprit, lesquelles cessent d’être quelque chose dès qu’elles ne sont point actuellement apperçues, dire qu’il y a des idées en réserve dans la Mémoire, n’emporte dans le fond autre chose si ce n’est que l’Âme a, en plusieurs rencontres, la puissance de réveiller les perceptions qu’elle a déjà eues, avec un sentiment qui dans ce temps-là la convainc qu’elle a eu, auparavant, ces sortes de perceptions. Et c’est dans ce sens qu’on peut dire que nos idées sont dans la Mémoire, quoi qu’à proprement parler, elles ne soient nulle part. »

    John Locke, Essai sur l’entendement humain, Livre 2, chap10

    1. C’est moi ? mais je ne comprends rien à ce qu’il raconte.
      L’occasion de faire resservir la phrase que j’ai créée spécialement pour ce blog (partie 1/8) : Il existe une certaine poésie dans l’hermétisme et on ne peut pas être totalement insensible au charme des phrases qui ne disent rien mais qu’il faut relire plusieurs fois pour le comprendre.

  17. La structure et la fonction du cerveau sont des postulats ou des orientations biologiques indépendantes des influences externes ?

  18. Il parait un peu difficile d’étudier le cerveau dans son état final, pour comprendre un fonctionnement complexe, alors que la réalité peut être beaucoup plus simple, mais peu valorisante pour l’ego humain.

    J’en veux pour preuve l’expérience suivante :
    http://sciences.blog.lemonde.fr/2008/09/20/gordon-le-robot-au-cerveau-de-rat/

    où l’on voit que le principe même du fonctionnement cérébral est fortement lié à l’apprentissage des neurones, qui, stimulés par les impulsions extérieurs, affinent leurs connexions et la qualité de leurs signaux électriques.
    Donc l’importance du corps est évidemment primordiale, comme condensateur des stimuli extérieurs (les 5 sens) et intérieurs (intestins, poumons,…) et définit, par sa conformation spatiale et énergétique, l’agencement des neurones en groupes « spécialisés ».

    Le neurone pris seul ressemble à s’y méprendre à un petit processeur à mémoire feedback, modélisé dès les années 50 par les neurologues. Son fonctionnement est aussi basique que peut l’être un PC. c’est ses nombreuses interactions inter-neurales qui en font sa force, et qui explique les échecs (pour l’instant) des réseaux de neurones.

    Ainsi, on peut dire que l’association corps-cerveau est primordiale pour la compréhension du fonctionnement humain, mais on ne peut pas se permettre de le différencier de l’ordinateur, du pc classique sans doute, mais certainement pas de tous types de système informatique.

  19. Je comprends pas pourquoi le terme « cognition incarné » est absent de l’article alors que c’est bien de cela qu’il s’agit.

    Bref, et concernant le rapport à l’ordinateur, j’attends avec impatience cette « seconde partie » :

     » Reste le problème du processeur, de l’unité centrale. Comment raisonnons-nous ? Comment prenons-nous des décisions ? Sur ce point encore, nous divergeons radicalement de l’ordinateur. Nous ne sommes pas des programmes informatiques La rationalité est loin d’être le facteur déterminant de nos pensées et de nos actes, ainsi que nous allons le voir dans la prochaine partie. »

    Je me permets de constater que l’analogie ordinateur-cognition humaine a fournit un cadre et des outils extrêmement puissant pour étudier la résolution de problème, jusque dans ses recoins les plus sacralisés (je pense au phénomène d’insight).

    Un coup d’œil sur cet article pourra convaincre les sceptiques : http://wexler.free.fr/library/files/simon%20(1990)%20invariants%20of%20human%20behavior.pdf

    J’extrais aussi un petit passage qui est dans le thème :p : Some skeptics continue to regard thinking as something to be explained at some unknown future date. Their imperviousness to the empirical evidence, which shows that the main processes of thinking have already been accounted for quite specifically, perhaps stems from the reluctance of human beings to view themselves as « mere machines. »

    Il y a une concession qui mérite d’être faite et qui n’apparait pas dans l’article (celui de Simon) qui pense qu’on peut rendre compte de la pensée humaine seulement dans une perspective symbolique. Soar et ACT-R, les deux modèles cognitifs les plus connus dont la réputation n’est plus à faire, fonctionnaient jusque récemment de manière entièrement symbolique, ont intégré récemment des structures non-symboliques pour décrire la pensée humaine, ce qui les rend un peu hybride. Intéressant non ?

    Aussi concernant la remarque qu’on trouve souvent selon laquelle on fonctionne de manière parallèle et l’ordi fonctionne de manière sérielle, je me permets de remarquer que rien n’empêche de modéliser par le biais de l’ordinateur un fonctionnement parallèle (c’est ce que fait le modèle EPIC d’ailleurs).

    Mais je crois que l’enjeu de cet article c’est surtout le « on fonctionne pas comme l’ordi » et non pas « on ne peut pas être modélisé par un ordi ».Je pense que la question la plus sérieuse est bien la deuxième, la première c’est du sentimental, c’est le dégoût d’une analogie réductrice…qui pourtant a beaucoup apporté.

  20. Déjà qualifier le cerveau d' »objet technologique » dans le titre est pour le moins péremptoire, pas étonnant qu’après les discussions partent genre philosophie analytique, enfin .. je les autres etc

  21. Face au défilé d’opinions, je penserai que le synapses raccordant les neurones entre eux, sortes de micro-êtres tentaculaires faits d’un noyau à tentacules et ventouses terminales, se détachent de leurs interconnexions pour adopter une autre position générale des ventouses, ces pseudopodes s’interconnectant selon les zones cérébrales en fonction, sorte de gymnatique cérébrale, dès que la pensée change de registre, une dislocation générale se crée des synapses concernés par l’influx nerveux, mi-fracture mi-abandon en douceur du baiser épousant des synapses inter-neuronaux, la dentelle des connexions occasionnées par la contrainte d’éducations à la hache, disloquées à tel point que sous les courants électriques des électrochocs, l’on a noté dans le cerveau de schizophrènes (l’on n’a pas dit si prélèvement de matière cérébrale était post-mortem ou non), des formation en dentelle et bandelettes disposées dans le même sens comme rayures de pyjamas, ou autant de lanières de portes jarretelles crochetée au fil noir, couleur des chevelus et réseaux nerveux. ou un bon coup de peigne dans les neurones et de râteau dans les idées, ainsi que cela se signifie en jargon d’initiés.

  22. « on a introduit dans le cerveau du rat un produit chimique effaçant la mémoire à court terme. »
    mais c’est épouvantable ce truc
    et si je comprends bien le rat oublie tout en fin de compte ? pauvres de nous !
    mais je débarque sans doute…

    1. Bon retour. Vous faîtes des infidélités au blog du commissaire Moréas ?
      Rassurez-vous, je n’ai également rien compris à cette expérience alors que la description des autres expériences était d’une clarté lumineuse.

      Cette expérience sert peut-être à illustrer le rôle de l’hippocampe, une structure du cerveau qui joue un rôle important de la mémoire, bien que n’étant pas le site où elle sera définitivement stockée.
      Wiki nous raconte ceci au sujet d’un patient (initiales HM) qui a subi une ablation totale de l’hippocampe pour des raisons médicales et chez qui il a été constaté les conséquences suivantes : « H. M. était incapable de former de nouveaux souvenirs épisodiques et avait perdu la mémoire des événements précédant sa chirurgie, bien qu’il puisse toujours se souvenir des événements plus anciens, comme ses souvenirs d’enfance. »
      Cette « expérience » illustre le rôle de l’hippocampe dans la formation des souvenirs alors que la mémorisation définitive sera réalisée lors du transfert de l’information dans une autre zone du cerveau.

      1. fidèle au blog du commissaire, je lis tout, y compris vos interventions
        effacer ou améliorer chimiquement la mémoire, ça ne me parait pas très rassurant mais comme le dit J. Dutronc… j »y pense et puis j’oublie… c’est la vie, c’est la vie…

        1. C’était des paroles verbales car je suis sûr qu’il avait pas besoin d’un souffleur lors de ses tours de chant.
          Je ne vois aucun inconvénient à améliorer chimiquement la mémoire, surtout chez les malades qui en manquent. C’est le principe de toute thérapeutique : on introduit dans l’organisme une molécule active dans un but précis.
          Effacer la mémoire n’a aucun intérêt médical. Je ne crois d’ailleurs pas que ce soit possible. Mais, vous savez, malgré mes brillants commentaires ci-dessus, je ne suis pas du tout neurologue 🙂 🙂

  23. @arben ceka: Je ne sais pas quelle est la partie de cet esprit est en vous, mais elle pense visiblement très différemment de celle en moi…
    La neuroscience n’a pas pour but d’expliquer l’être mais les mécanismes du systèmes nerveux. Il se trouve qu’elle y a des liens avec le fait de penser et de mémoriser au travers leur expression matérielle mais la science ne s’attache qu’à la matière et fait l’hypothèse que tout est matière : il est donc plutôt normale qu’elle retrouve ses propres hypothèses dans ses conclusions…
    Ma conclusion :
    1/ Heureusement que la science ne s’intéresse qu’à la matière car il faut bien une base expérimentale fiable. Les conclusions physiologiques surs les mécanismes de la pensée n’en sont pas moins intéressantes.
    2/ Ne dénigrons pas la psychologie et la philosophie: Quelle que soit le statu de leurs hypothèses, qu’elles soient en amont ou en aval de celles de la science, elles permettent des applications différentes… (Essayez de faire des multiplications avec les chiffres romains, vous verrez que la base utilisée change les applications possibles)
    3/ Merci pour l’article : il ne prétend pas répondre aux questions posées et attise cependant suffisamment la curiosité pour se poser quelques questions…

  24. « Nous ne sommes pas dans le domaine de la physique nucléaire, où les mesures sont très précises. »
    Ah? Depuis quand en physique nucléaire les mesures sont très précises? Non parce que je connais un type qui s’appelle Heisenberg et qui a parlé d’un principe qui porte son nom: Le principe d’incertitude d’Heisenberg. Je ne dois pas l’avoir bien compris, pouvez-vous me le ré-expliquer svp?

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