MEDIAS«Charlie Hebdo»: Face à la rupture de stock, l'hystérie collective

«Charlie Hebdo»: Face à la rupture de stock, l'hystérie collective

MEDIASLa pénurie d'exemplaires a parfois entraîné des scènes de bagarre à proximité des kiosques...
Thibaut Le Gal

T.L.G.

La France se lève au chant du kiosque. Le Charlie Hebdo des survivants s’est arraché dans tous les points de vente de l'hexagone. Ce mercredi, avant 10 heures, le nouveau numéro du journal satirique était déjà épuisé dans les 27.000 points de vente de presse, a indiqué l'Union nationale des diffuseurs de presse (UNDP). 700.000 exemplaires ont été livrés ce matin, alors qu’un million d'exemplaires devrait être acheminé vers les points de presse dans la journée.

La cohue à Lille ce matin dans notre reportage vidéo ci-dessous



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Les kiosques ont été pris d’assaut par des acheteurs impatients. La pénurie a donné lieu parfois à des scènes d’hystérie collective. A Dijon, par exemple, le kiosque de Sainte-Chantal a dû être évacué, non sans mal, par la police. Des clients avaient insulté la vendeuse, qui a décidé de baisser le rideau, rapporte le Bien Public.

«  La police fait évacuer un kiosque de #Dijon après des insultes contre une vendeuse http://t.co/sNcSl8DVty — Lebienpublic (@Lebienpublic) January 14, 2015 »


A Vierzon (Cher), même combat. Dès l’ouverture de leurs magasins, les kiosquiers reçoivent des insultes de la part de ceux qui n'ont pu acheter le précieux sésame. Les responsables indiquent au berry.fr avoir hésiter à «fermer la boutique et laisser les gens se battre sur le trottoir».

«  Pénurie de #CharlieHebdo : les buralistes insultés à Vierzon... http://t.co/0XriDpDa3N pic.twitter.com/bXSOSqjdzL — Le Berry Républicain (@leberry_fr) January 14, 2015 »


Les coups de poing volent

Comme un premier jour de soldes, des clients téméraires se sont glissés sous le rideau de fer, qui s'ouvrait à peine, ce matin, dans une supérette du XXe arrondissement de Paris. «Vous n’avez pas honte? C’est le retour à Cro-Magnon!», a lancé le vendeur, débordé. «Sous les invectives, certains arrachent Charlie des mains de leur voisin ou de leur voisine. Quelques coups de poing volent», rapporte l’AFP.

>> «Il me le faut, c'est un collector»: files d'attente devant les kiosques pour «Charlie Hebdo»

Scène tout aussi surréaliste à la gare Saint-Jean de Bordeaux. «Ils se sont battus pour sauter leur tour. Et une femme s'est même approchée de ma caisse pour essayer de m'acheter avec un billet de 10 euros, vraiment n'importe quoi!», se désole un kiosquier à l’AFP. Sur Twitter, plusieurs internautes ont relayé des scènes similaires.

«  Les gens n'ont vraiment rien compris, c'est déprimant. Bagarre au relai de la gare de #Tours pour acheter #CharlieHebdo @FBTouraine — Teddy (@Teddy_37) January 14, 2015 »


«  Mon collègue détaille scènes de bagarre et insultes au Furet du nord, pour #CharlieHebdo. Les gars, sérieusement ? Vous n'avez rien compris. — Stef B (@small_pie) January 14, 2015 »


«  Dans les #AlpesMaritimes ça se... bouscule et bagarre pour avoir Charlie . C'est incroyable, jamais vu ça. Mais j'ai mon @Charlie_Hebdo_ ;) — Jean-René LAGET (@JEANRENELAGET) January 14, 2015 »


Que les malheureux se rassurent, l'éditeur a décidé de porter le tirage de 3 à 5 millions d'exemplaires. La vente s'étalera en France sur huit semaines.

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