La centrale nucléaire japonaise de Fukushima 1 sera fermée

Avant de laisser le site à l'abandon, les autorités doivent refroidir à tout prix les réacteurs pour éviter une catastrophe majeure.

Le Point.fr (Sources Reuters et AFP)

Les autorités japonaises essaient de refroidir les réacteurs tout en rétablissant l'électricité sur le site de la centrale de Fuskushima, ce qui pose bien des difficultés.
Les autorités japonaises essaient de refroidir les réacteurs tout en rétablissant l'électricité sur le site de la centrale de Fuskushima, ce qui pose bien des difficultés. © AP/Sipa

Temps de lecture : 3 min

La centrale nucléaire japonaise de Fukushima 1 ne sera plus utilisée après l'enchaînement d'accidents survenus dans ses réacteurs à la suite du séisme et du tsunami du 11 mars, a déclaré, dimanche, le porte-parole du gouvernement. Si cette décision était entérinée par l'opérateur privé Tokyo Electric Power (Tepco), Fukushima deviendrait la plus grande ruine nucléaire du monde, devant Tchernobyl qui ne comptait que quatre réacteurs achevés au moment de l'accident en 1986.

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Mais le site ne pourra pas être avant longtemps laissé à l'abandon, car l'absence de courant électrique provoquerait l'échauffement du combustible irradié, sa fusion et une contamination massive de l'environnement. Trois cents hommes continuent de lutter dimanche contre une surchauffe des six réacteurs de la centrale de Fukushima Daiichi.

L'électricité, une étape-clé

Dans leur lutte à l'intérieur d'une zone fortement irradiée, les équipes d'intervention vêtues de combinaisons rendues hermétiques par du ruban adhésif fort ont enregistré un succès, dimanche, en rétablissant l'électricité dans le réacteur n° 2 de la centrale. Les ingénieurs espèrent rétablir le fonctionnement de la salle de contrôle, de l'électricité et du système de refroidissement dans le réacteur n° 1 relié au deuxième par un câble.

Les techniciens vont ensuite tenter la même opération pour les réacteurs n° 3 et 4. Le réacteur n° 3 a été arrosé pendant la moitié de la journée de samedi par des camions de pompiers, ce qui a permis de refroidir ses barres de combustible nucléaire surchauffées, a dit le gouvernement. Cette unité focalise les principales inquiétudes, car elle contient du MOX, un combustible instable à base de plutonium. "La pression à l'intérieur de l'enceinte de confinement du réacteur n° 3 augmente", a déclaré en milieu de journée un responsable de l'Agence de sûreté nucléaire japonaise, ajoutant que l'opérateur devrait probablement ouvrir des valves pour relâcher la pression. "Cela signifie que des substances radioactives vont s'échapper à l'extérieur."

Éléments d'optimisme

"Je pense que la situation s'améliore petit à petit", a toutefois commenté le secrétaire général adjoint du gouvernement nippon, Tetsuro Fukuyama. Sur les réacteurs n° 5 et 6, où les techniciens sont parvenus à relancer une pompe à eau grâce à des groupes électrogènes, l'opérateur Tokyo Electric Power (Tepco) a déclaré que la température dans les piscines de refroidissement était retombée à un niveau quasi normal.

"S'ils réussissent à relancer les infrastructures de refroidissement, cela constituera une étape significative en termes de stabilité", estime Eric Moore, spécialiste du nucléaire à Focal Point Consulting Group, basé aux États-Unis. Mais l'AIEA a tenu à mettre en garde contre tout excès d'optimisme. "Quelque chose d'inattendu peut-il arriver ? Très certainement", a dit Graham Andrew. "Il y a des risques que ça puisse empirer", a-t-il ajouté. En cas d'échec, les autorités japonaises pourraient opter pour la solution de la dernière chance, le sarcophage. Utilisée à Tchernobyl il y a 25 ans, cette option consiste à enfouir la centrale sous du sable et du béton.

Tokyo touché

Des particules radioactives ont été retrouvées dans la région du grand Tokyo, située à plus de 200 kilomètres au sud de Fukushima, sur une période de 24 heures à compter de vendredi, rapporte l'agence de presse Kyodo. Le gouvernement assure toutefois que le niveau de radioactivité dans l'air n'est pas dangereux en dehors de la centrale et qu'il n'existe pas de risque pour la santé humaine.

Les autorités sanitaires ont constaté, samedi, la présence de doses de radioactivité supérieures aux normes de sécurité dans le lait produit par une ferme de Fukushima et dans des épinards cultivés dans une préfecture voisine à Ibaraki. Il s'agit des premiers cas connus de contamination par des résidus radioactifs, mais, selon le secrétaire général du gouvernement Yukio Edano, ces niveaux ne sont pas une menace. Une décision gouvernementale doit être prise lundi sur d'éventuelles restrictions à la consommation et à la distribution de produits alimentaires provenant de la région.


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Commentaires (45)

  • GE Grenoble

    Cette entreprise est-elle ISO9001 ou autres, cela est-il réservé aux entreprises publiques ou privées françaises ou européennes ?

    Peut-on faire confiance aux experts du classement ?

  • Drébon

    @Milas

    Effectivement, on ne peut pas soumettre les centrales à des tests grandeurs nature. Comme de très nombreux ouvrages (viaducs, barrages, ... )

    Donc oui, on se « contente » de dimensionner sur la base de calcul et élaborant des scenarii sur les sollicitations.

    En vrai, construire un tel ouvrage dans une zone sismique présente un avantage : on a des données statistiques sur l'occurrence des séismes et tsunamis, on peut donc décider de dimensionner pour l'événement plurimillénaire.

    Et non, le zéro n'est pas du tout asymptotique : il n'est pas. C'est le rôle des politiques de fixer les seuils de risque acceptables ce qui détermine le dimensionnement des ouvrages. Du coup on se retrouve avec des probabilités de défaillances estimées, mais ceci reste une probabilité... Ce n'est pas parce que ma centrale a une chance sur 1 milliard d'exploser qu'elle ne va pas exploser demain. Simplement, on considère que ce risque est acceptable (ou non).

  • Un enfant

    ... Les accidents nucléaires depuis 60 ans (et j'en passe).
    "Tous les calculs effectués récemment pour différentes centrales PWR donnent une fréquence de fusion du cœur consécutive aux différents accidents de l'ordre de 0, 00005 par an (5. 10-5 /réacteuran), c'est-à-dire en moyenne une fusion tous les 20 000 ans. "
    http : //www. Ulb. Ac. Be/sciences/intra/inforsc_archives/nrj/ampere/ampere3. Html

    Tcheliabinsk 29 septembre 1957 ;
    Three Mile Island 28 mars 1979 ;
    Tchernobyl 26 avril 1986 ;
    Fukushima 11 mars 2011.

    Bon ok, j'y connais rien en PWR ni en CO2 qui soit disant réchauffe la planète, mais j'ai comme l'impression que l'espérance de vie dans les années à venir va considérablement se réduire, comme le disait un jeune homme de la région de Tcheliabinsk, "ici on ne vit pas vieux".
    Nos dirigeants auraient-ils trouvé la solution au problèmes des retraites ?
    Et au final, n'y aura-t-il pas eu moins de morts dans les mines de charbon ?
    Je sais juste que le CO2 est un aliment pour la végétation, qui est, sommes toutes, une excellente énergie renouvelable.
    L'impression qu'on nous ment aussi sur tout... Non ?