Feu vert de Valls pour l'extension de Roland-Garros sur les serres d'Auteuil

 

Feu vert de Valls pour l'extension de Roland-Garros sur les serres d'Auteuil

    La décision a été validée hier matin à l'issue d'une réunion interministérielle. « L'Etat rendra son avis favorable sur l'ensemble des procédures relevant de sa compétence d'ici la fin de la semaine », a indiqué Matignon dans la soirée.

    Anne Hidalgo, la maire (PS) de Paris, a immédiatement salué cette décision « qui vient clore cinq années d'une procédure exemplaire qui n'a eu de cesse de démontrer la pertinence de cet aménagement », s'est réjouie l'élue.

    La semaine dernière, au Conseil de Paris, les écologistes soutenus par la droite et le centre avaient fait adopter, malgré l'avis défavorable de la maire de Paris, un vÅ?u demandant de surseoir à l'extension du stade. Le projet prévoit de faire passer la surface du site de 8,5 à 12,5 ha en amputant un hectare du jardin botanique des serres d'Auteuil (XVIe) et d'équiper le court Chatrier d'un toit amovible.

    Les opposants espéraient avec ce vote convaincre la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal de maintenir ses réserves et bloquer le lancement des travaux. Durant les débats, Anne Hidalgo n'avait pas manqué de s'étonner du revirement de l'UMP qui, jusqu'ici, soutenait le dossier. La manÅ?uvre politique aura finalement échoué.

    Au sein du gouvernement, c'est Manuel Valls, dont la Ville attendait le soutien, qui a eu le dernier mot. « La ministre de l'Ecologie était opposée à ce projet. Il y avait une solution alternative », rappelle-t-on au cabinet de Ségolène Royal pour bien signifier que ce n'est pas la ministre de l'Ecologie qui signera les documents permettant ensuite à la mairie de Paris de délivrer les permis de construire.

    Premiers coups de pioche début octobre

    « Le Premier ministre fait preuve d'un mépris total pour l'écologie et la démocratie locale », a immédiatement réagi le groupe Europe Ecologie-les Verts du Conseil de Paris. « Valls sera à l'écologie ce qu'est Poutine à la démocratie. La COP21 [NDLR : la conférence sur le climat qui doit se tenir en décembre à Paris] est mal partie avec un tel pseudo-soutien », persifle Yves Contassot (EELV).

    « C'est une décision politique aberrante : le gouvernement cède aux caprices de la FFT alors que plusieurs expertises ont démontré la faisabilité et les fonctionnalités de l'extension alternative par la couverture de l'A13 sans surcoût significatif », dénonce Philippe Toussaint, président de Vieilles Maisons Françaises.

    Dès que les documents officiels seront validés par l'Etat, Anne Hidalgo donnera son feu vert à la FFT. « Les premiers coups de pioche pourraient donc intervenir fin septembre, début octobre », indique-t-on à l'Hôtel de Ville. Un « très bon timing », estime la mairie. « Les premières inaugurations pourraient avoir lieu avant que le Comité international olympique ne choisisse la ville qui organisera les JO de 2024 », souligne-t-on au cabinet d'Anne Hidalgo.

    Les opposants préparent la riposte

    Ce mercredi matin, les opposants au projet de la FFT redoutaient un «passage en force» du gouvernement. A l'annonce du feu vert imminent du Premier Ministre Manuel Valls, ils étaient accablés. «C'est une provocation ! D'un côté le Président François Hollande parle de donner un nouveau souffle à la démocratie participative et de l'autre, il tue le dialogue», s'étrangle Agnès Popelin, la représentante de France Nature Environnement en Ile-de-France. «Nous allons faire des recours contre les permis de construire. Ils veulent la guerre ? Ils l'auront», annonce d'ores et déjà Alexandre Gady, président de la Société pour la protection des paysages et de l'esthétique de la France (SPPEF).