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CO2: la Chine avait oublié 1,4 milliard de tonnes

Capture d'écran d'un des graphiques de l'étude
Capture d'écran d'un des graphiques de l'étude

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Reuters (via Scientific American), Nature, Le Figaro

Les émissions de carbone de la Chine pourraient être 20% plus élevées que ce que l'on croyait, d'après une nouvelle analyse de données chinoises officielles, ce qui suggère que le changement de climat mondial pourrait être encore plus rapide que ce que l'on prédit pour l'instant.

La Chine est la nation qui produit le plus de gaz à effet de serre, plus d'un quart de la pollution carbone de l'humanité. Mais réussir à définir le total exact de ces émissions est un défi, notamment à cause de doutes que les scientifiques ont sur la qualité des données officielles chinoises.

Une équipe de scientifiques chinois, britanniques et américains publient une étude dans la revue Nature qui montre à quel point on était loin d'avoir le bon compte, rapporte Reuters.

Pour leur étude, disponible dans son intégralité sur le site de Nature, ils ont comparé deux jeux de données du Bureau national des statistiques chinois: l'usage énergétique du pays, et l'usage énergétique province par province, de 1997 à 2010.

Résultat, en additionnant les provinces on a 1,4 milliard de tonnes d'émissions de plus que le résultat national fourni par le bureau des statistiques, en 2010.

Comme le souligne Le Figaro, 1,4 milliard de tonnes de C02 représente 5% des émissions actuelles de tous les pays du globe, ou l'ensemble des émissions du Japon, quatrième pays émetteur de gaz à effet de serre. Le Figaro souligne qu'on «ne peut pas dire que les autorités chinoises ont délibérément triché», les données étant publiques et l'étude ayant été en partie financée par les autorités chinoises.

Les implications d'une telle erreur sont aussi nombreuses qu'importantes: elles modifient le total mondial des émissions, et l'analyse et la modélisation du cycle mondial du carbone. En clair, résume Le Figaro, elles remettent en cause les recherches qui s'appuient sur les données fournies par Pékin. «C'est effarant», explique Philippe Ciais, chercheur au CEA et au CNRS, au quotidien, certains de ses travaux «ne sont plus vrais».

Même constat pour Hervé Le Treut, de l'Institut Pierre-Simon Laplace:

«Si on se trompe sur les émissions à ce point, beaucoup de choses sont remises en cause. Les scénarios pour le futur qui sont avancés actuellement doivent avoir un décalage de plusieurs années.»

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