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Les prix de l'électricité virent au psychodrame politique

PHILIPPE HUGUEN/AFP

Le régulateur propose une hausse de 6% des tarifs réglementés. Un casse-tête pour les pouvoirs publics, en pleine crise des gilets jaunes.

Comment le gouvernement doit-il se débrouiller de la hausse programmée des prix de l'électricité? Jeudi, la Commission de régulation de l'énergie (CRE) procède à une audition sur ce thème, en présence de tous les fournisseurs du marché. Le régulateur vient de proposer une majoration des tarifs réglementés de 6%. Le chiffre révélé par «Les Échos» n'est pas une surprise. La loi stipule précisément que les coûts d'approvisionnement d'EDF soient répercutés auprès du consommateur et cela fait plusieurs semaines que le principe d'une hausse importante, supérieure à 5%, est évoqué. Initialement, ce mouvement tarifaire - qui concerne plus de 25 millions de foyers - aurait dû intervenir au début du mois de février. Mais cela, c'était avant la montée en puissance de la crise des gilets jaunes, qui a conduit le gouvernement à décider du gel des tarifs de l'électricité pendant au moins tout l'hiver.

Ce gel annoncé par le premier ministre Édouard Philippe ne signifie surtout pas que les Français échapperont à une hausse de l'électricité. Plusieurs fois par le passé, que ce soit pour le gaz et l'électricité, les gouvernements successifs ont décidé de ne pas suivre les recommandations de la CRE. Mais les adversaires d'EDF et d'Engie ont porté l'affaire devant le Conseil d'État, au nom d'une distorsion de concurrence provoquée par l'absence de hausse tarifaire: à chaque fois, ils ont été entendus, contraignant les pouvoirs publics à procéder à des rattrapages sur la facture, forcément impopulaires.

Philippe suspend les modalités du contrôle technique et gèle le tarif de l'éléctricité - Regarder sur Figaro Live

Le gouvernement dispose de trois mois pour prendre une décision

Dans le cas présent, le gouvernement est doublement exposé: d'un côté, la hausse préconisée par la CRE est conséquente, de l'autre, un mouvement tarifaire serait quasiment considéré comme provocant compte tenu de la crise sociale actuelle. En même temps, le gouvernement est attentif aux intérêts d'EDF, qui compte fermement sur cette hausse pour satisfaire sa - lourde - trajectoire d'investissements. Précision: la hausse des tarifs réglementés, due au premier chef à la hausse des prix de marché, ne concerne que la part approvisionnement de la facture. Celle-ci est composée à 40% de taxes, que le gouvernement pourrait décider de baisser de manière à ne pas trop pénaliser le consommateur tout en satisfaisant aux recommandations de la CRE.

Sur le strict plan du calendrier, le gouvernement dispose de trois mois pour prendre une décision. S'il ne bouge pas, la hausse sera entérinée. S'il refuse la hausse, il doit motiver sa décision et ouvre ainsi la porte à une bataille judiciaire. Bref, la question des tarifs de l'énergie redevient alors un vrai psychodrame, avec un gouvernement qui refuse d'appliquer une hausse tout en sachant d'avance qu'il perdra la bataille devant le Conseil d'État.

Les prix de l'électricité virent au psychodrame politique

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737 commentaires
  • yayauque

    le

    il faut bien faire gagner de l'argent aux investisseurs éolien ou phovoltaïque etc

  • www.hopenergie.com

    le

    Le seul moyen de compenser cette hausse est de comparer les offres d'électricité et de changer de fournisseur. On peut économiser près de 15% sur sa facture. Pourquoi 26 millions de foyers restent clients de EDF ? et quand on sait que les taxent représentent près de 60% de prix de l'électricité !

  • LFRDJ

    le

    Faut bien financer leurs fanctonnement désastreux et leurs CE le plus riche de France avec un bugtet de 400 millions d euros par an... une entreprise dans l entreprise.

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