Grâce à son cerf-volant, la start-up toulousaine Airseas va révolutionner la navigation commerciale

  • Le cerf-volant d'Airseas dont la volonté est «d'agir pour nos océans et notre planète».
    Le cerf-volant d'Airseas dont la volonté est «d'agir pour nos océans et notre planète». Photo DR illustration
Publié le , mis à jour
Gérald Camier

Les armateurs du monde entier font les yeux doux à la start-up toulousaine Airseas, qui fait un tabac avec son cerf-volant automatique qui permet aux navires commerciaux d'économiser plus de 20% de carburant. Zoom.

À l'heure où les énergies renouvelables s'imposent comme une alternative sérieuse aux énergies fossiles, les navires de commerce, ces géants des océans, ont tout à gagner à faire des économies de carburant. Le fuel représente plus de la moitié de leur budget en mer. Sans compter la pollution. Alors pourquoi ne pas se mettre à la voile ? C'est l'idée «originale» de Vincent Bernatets, depuis plus d'un an président de la start-up Airseas, une spin-off d'Airbus, qui «a non seulement imaginé cette innovation révolutionnaire pour l'industrie du transport maritime, mais elle a également mis à profit le savoir-faire aéronautique d'Airbus pour créer ensemble SeaWing», indique l'entreprise sur son site internet.

Il s'agit d'un cerf-volant modulaire de 1000 m², installé à l'avant du navire, que le capitaine peut déployer automatiquement depuis la planche de bord de la passerelle. La commande ne peut pas être plus simple, juste un interrupteur sur le mode «ON/OFF» et le logiciel embarqué fait le reste (calculs de données, force des vents, conditions météorologiques, etc.). Pour les navires de commerce qui passent en mode voilier, c'est tout bénef : SeaWing leur assure une réduction de la consommation de carburant de «plus de 20 %», soit une économie de 1 à 2 millions de dollars par an pour les armateurs. Pas négligeable en ces temps difficiles marqués par le réchauffement climatique.

Ce concept novateur n'est pas tout à fait la propriété intellectuelle de Vincent Bernatets, ingénieur airbusien, militant associatif environnemental et passionné de mer et de voile. «C'est, dit-il, une société allemande qui avait lancé ce concept il y a quinze ans. Ils n'ont pas réussi à le commercialiser car le système était manuel et il fallait plusieurs personnes pour le manipuler, mais ils ont réussi à démontrer à l'échelle réelle qu'une voile peut tracter un très gros bateau. SeaWing est novateur car il est entièrement automatique».

Le marché ? Il est colossal à en croire Airseas qui a fait un test en réel concluant. La première commande a été signée par Airbus – qui a permis l'incubation du projet dans son fablab – pour son navire roulier «Ville de Bordeaux», qui transportera les pièces de l'A320 vers l'Alabama (USA) équipé du système dès 2021. «Trois des cinq plus gros armateurs du monde, qui détiennent une flotte de 2 200 navires, nous ont signés une lettre d'intention et les discussions sont très avancées sur le plan commercial», confie le président d'Airseas qui a son siège boulevard de Suisse à Toulouse.


Repères

Le chiffre : 20 %

d'économie > En carburant et émissions polluantes. C'est ce que procure une navigation à l'aide du cerf-volant, commercialisé par la start-up toulousaine Airseas. Cette voile géante de 100 m2 exploite le vent, source d'énergie gratuite et perpétuelle «qui permet de réduire la demande d'énergie des moteurs principaux», indique les concepteurs. Le système SeaWing pilote la position, l'attitude et la vitesse du cerf-volant afin de fournir la meilleure poussée au navire dans une situation donnée. L'intelligence artificielle dans son plus bel apparat.

« Trois des cinq plus gros armateurs du monde nous ont signés une lettre d'intention ».

Vincent Bernatets, président de la start-up toulousaine Airseas


Un projet innovant et des partenaires

Le système SeaWing, produit par la start-up toulousaine Aiseas, qui emploie une vingtaine de personnes, est un projet innovant qui regroupe plusieurs savoirs, financeurs et partenaires. Aussi ce concept a pu voir le jour grâce au constructeur aéronautique européen Airbus, qui a mis ses locaux et sa technologie au service d'Airseas, désormais spécialisée dans la fourniture de cerfs-volants automatisés capables de remorquer des navires de commerce. Le concours financier de l'Ademe (agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) y est aussi pour quelque chose. Airseas emmène dans son sillage des partenaires régionaux indispensables à la conception de ses produits : le cabinet d'architecture navale LMG Marin, le fabricant de parapentes Nervures, le fabricant de logiciels de navigation Max Sea et l'école nationale supérieure maritime (ENSM) qui forme les officiers de la Marine marchande.

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Les commentaires (37)
MacArthur Il y a 5 années Le 19/11/2018 à 04:32

Il ne manque plus que passer tous navires par des turbines a gaz et d’utiliser une voile faisant aussi office de capteur solaire et le tour est joué ! Et ce sera 1000 fois plus efficace que les taxes sur le diesel glissées a la sauvette par un gouvernement . Diesel qui faut le rappeler est moins polluant que l’essence! Et des gouvernements qui se veulent experts en tour alors qu’ils ne le sont en rien!

Watson Il y a 5 années Le 06/11/2018 à 12:56

Montage léger pour tracter de si gros navives ... il faut un train de 5 a 6 voiles...

Moucradejean Il y a 5 années Le 30/10/2018 à 10:40

@ Rabolion: ah mais très cher, je vous trouve bien dans l'extreme avec votre proposition, alors que je demande simplement et candidement à savoir si les tankers qui polluent autant que 1 millions de voitures se verront appliquer des taxes à la pollution quand ils arriveront dans les ports français?
Vu que le gouvernement actuel explique que les français doivent payer plus parce qu'ils polluent avec leur voiture.