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« Gilets jaunes » : soupçons de manipulation sur les réseaux sociaux

Certains experts ont cru déceler des comportements suspects, notamment sur Twitter. Les autorités françaises se penchent sur la question.

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Publié le 09 décembre 2018 à 17h39, modifié le 10 décembre 2018 à 09h22

Temps de Lecture 4 min.

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« Le mouvement des “gilets jaunes” doit énormément aux réseaux sociaux et tout particulièrement à Facebook. »

Depuis quelques années, l’ingérence d’une puissance étrangère dans la vie politique française par le biais des réseaux sociaux est un scénario envisagé et redouté par l’Etat. S’est-il matérialisé, ces derniers jours, lors de la mobilisation des « gilets jaunes » ?

A ce stade, rien ne permet de le dire. Mais les services de renseignement ont des doutes. Suffisamment pour que, selon nos informations, confirmant celles de l’Agence France-Presse (AFP), le Secrétariat général de la défense nationale (SGDSN), clé de voûte de l’appareil sécuritaire français, coordonne une opération de vérification de certaines activités sur les réseaux sociaux. Les autorités s’intéressent particulièrement « à des comptes ouverts il y a deux semaines qui envoient cent messages par jour », relate une source bien informée.

Le mouvement des « gilets jaunes » doit énormément aux réseaux sociaux et tout particulièrement à Facebook : c’est là qu’il s’est organisé, et c’est en partie grâce à lui qu’il poursuit son existence protéiforme et sans leaders désignés.

Lire l’analyse : Article réservé à nos abonnés Facebook, réservoir et carburant de la révolte des « gilets jaunes »

Des activités suspectes sur les réseaux sociaux

Ces derniers jours, quelques chercheurs, experts et entreprises ont remarqué des comportements suspects, en particulier sur Twitter. C’est le cas, par exemple, d’utilisateurs apparus très récemment et pris d’une passion subite et dévorante pour le conflit des « gilets jaunes ». De comptes de médias, aussi, postant quasi exclusivement des images et des textes laissant à penser que la France est à feu et à sang et n’ayant d’autre présence numérique que cet unique, et bien solitaire, compte Twitter.

D’autres ont remarqué des comptes, basés à l’étranger, relayant de nombreuses informations fausses ou tronquées sur le mouvement des « gilets jaunes ». Avec pour but commun de dépeindre un pays ravagé par une quasi-guerre civile.

Plusieurs observateurs y ont vu la main du pouvoir russe

Comme souvent dans ce type d’événement, plusieurs observateurs y ont vu la main du pouvoir russe. C’est notamment le cas de l’entreprise américaine de sécurité informatique New Knowledge, qui a affirmé au quotidien britannique The Times que l’appareil de propagande du Kremlin s’était investi dans le débat numérique autour des « gilets jaunes ».

Sollicité par Le Monde, le directeur de l’entreprise, Ryan Fox, explique que sa société a identifié, depuis deux ans, une grande quantité de comptes sur Internet et divers réseaux sociaux comme faisant partie de l’appareil russe de propagande en ligne. Selon cet ancien officier de renseignement américain, ces différents acteurs ont multiplié les contenus et les publications liées aux « gilets jaunes » ces dernières semaines. Et ce, autour de méthodes et de thèmes communs – notamment celui de « l’hypocrisie » d’Emmanuel Macron, qui soutient les rebelles syriens tout en dénigrant les « gilets jaunes » –, montrant des images plus anciennes et les faisant passer pour des incidents datant du dernier week-end de mobilisation… Selon M. Fox, environ 2 000 comptes, ayant posté environ 20 000 contenus sur divers réseaux sociaux et sites Internet, seraient concernés.

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