Pétrole de Daech : la Russie accuse directement Erdogan de s'enrichir

Le vice-ministre russe de la Défense accuse le président turc de tirer profit du pétrole de contrebande vendu par Daech.

Pétrole de Daech : la Russie accuse directement Erdogan de s'enrichir

    Une accusation très grave. La Russie, par la voix de son vice-ministre de la Défense, accuse de nouveau ce mercredi la Turquie de tirer profit du pétrole illégalement vendu par le groupe de l'Etat islamique (EI), mais surtout son président, Recep Tayyip Erdogan, et sa famille, d'en bénéficier.

    «Le principal consommateur de ce pétrole volé à ses propriétaires légitimes, la Syrie et l'Irak, s'avère être la Turquie. D'après les informations obtenues, la classe dirigeante politique, dont le président Erdogan et sa famille, est impliquée dans ce commerce illégal», a déclaré Anatoli Antonov devant plus de 300 journalistes. «Le cynisme du gouvernement turc est sans limite», a-t-il ajouté.

    Le président turc Recep Tayyip Erdogan a auusitôt mis en garde la Russie contre les «calomnies», après les accusations de Moscou. «Personne n'a le droit de propager des calomnies sur les achats de pétrole par la Turquie à Daech (acronomye arabe de l'EI)», a déclaré Erdogan lors d'un discours à Doha (Qatar) retransmis à la télvision turque. «Si ces accusations continuent, nous prendrons nous-mêmes des mesures», a-t-il menacé.

    Les déclarations russes interviennent alors que la tension est intense entre la Turquie et la Russie après qu'un avion de combat russe engagé en Syrie aurait violé l'espace aérien turc fin novembre  avant d'être abattu. Les Russes démentent tout survol délibéré. Depuis, furieux, le président russe, Vladimir Poutine, accuse avec insistance Ankara, la capitale turque, de couvrir le trafic de pétrole auquel se livre l'EI en Syrie et en Irak, ce que nie Recep Tayyip Erdogan. La tension entre Russie et Turquie est telle que Vladimir Poutine a refusé lundi le «face-à-face» proposé par Erdogan en marge de la conférence de l'Onu sur le climat qui se tient à Paris et à laquelle ils ont assisté tous les deux.

    En outre, l'agence Itar-Tass rapporte que le ministère russe de la Défense s'apprête à rendre publiques ces prochains jours un certain nombre de données qui seraient compromettantes pour la Turquie. Elles comporteraient notamment des preuves de l'existence de «nombreuses armes, d'explosifs et d'entraînements de jihadistes syriens sur le sol turc».

    Qui affronte qui en Syrie