Publicité

Des projets pour réduire la place de la voiture en ville

Les villes misent sur des modes de circulation «douce» dans l'optique d'un comportement plus éco-responsable de ses citoyens. (Crédits photo : Le Figaro)

Pistes cyclables à contresens, zones de rencontre, secteurs piétons? les élus font le choix de la «circulation douce».

Demain, dans nos villes, la voiture va-t-elle devoir se faire toute petite? La tendance à lui barrer les routes est aujourd'hui amorcée. Dans nombre de communes, les outils se multiplient pour la contraindre à reculer.

Aux zones cyclables se sont ainsi ajoutées les pistes où les vélos roulent à contresens de la circulation. Citons encore les zones de rencontre, des lieux ouverts à tous les usagers, où le piéton est roi et la voiture obligée de rouler à 20 km/h. Tandis que les places de stationnement fondent, les aménagements en faveur du piéton augmentent. Signalons aussi les «zones 30», qui envahissent les quartiers et vont s'imposer à des villes entières, exception faite des grands axes, comme envisage de le faire Strasbourg. Une véritable révolution est donc en marche, où la politique a aussi son mot à dire. Ces villes, grandes tenantes des «circulations douces», sont en effet pour la plupart classées à gauche. Paris, Strasbourg, Metz, Nantes?

Pour les responsables de ces agglomérations, ces aménagements n'ont rien de gadgets, mais vont dans le sens de l'histoire des villes. «Il y a eu le tout -voiture, mais c'est fini», tranche le maire de Strasbourg Roland Ries, fier que dans sa ville 8% des déplacements se fassent à vélo. Le taux moyen national plafonne à 3%. Et de poursuivre: «Le piéton est aussi devenu roi de la ville. À chaque chantier, on pense à lui en priorité.»

Metz vers le «100% cyclable»

Même son de cloche à Metz, où un ingénieur a été recruté pour une mission spécifique: «Concevoir une ville 100% cyclable», comme l'explique René Darbois, adjoint à l'écologie urbaine. La commune lorraine peut aussi se targuer d'être la première à s'être lancée dans les zones de rencontre. À ce jour, une quarantaine d'aménagements de ce type ont fleuri en France, dont trois dans la capitale, qui organisait dimanche sur le parvis de l'hôtel de ville la présentation de divers modes de circulation douce.

Paris multiplie d'ailleurs depuis plusieurs années les projets réduisant le règne de la voiture. Le dernier en date concerne les berges de la Seine, dont un tronçon pourrait être fermé à la circulation. Autre chantier emblématique: les travaux annoncés pour 2013 place de la République. Des arbres et des espaces dédiés aux piétons et aux cyclistes y sont prévus. «On ne veut plus que cela soit un rond-point à voitures mais un lieu de vie», explique Annick Lepetit, adjointe chargée des transports.

Pour nombre d'organismes travaillant sur l'espace urbain (voir ci-dessous), ces aménagements s'inscrivent dans une tendance vouée à prospérer. Et c'est bien ce qui inquiète les associations d'automobilistes. «Certains cyclistes autorisés à rouler à contresens n'ont pas de lumière. Comment vont faire les automobilistes?», se demande Christian Scholly, directeur général adjoint de l'Automobile Club. «Les deux-roues doivent aussi apprendre à respecter les règles», poursuit-il en défendant la voiture: «Arrêtons de la diaboliser. Les banlieusards qui n'ont pas les moyens de vivre en centre-ville en ont besoin.» Pour Laurent Hecquet, secrétaire général de 40 millions d'automobilistes, «il faut éviter de dresser les usagers les uns contre les autres». Selon lui, il serait d'ailleurs temps d'arrêter de parler «circulation douce». «C'est comme s'il y avait, dit-il, d'un côté les bons et de l'autre, les méchants».

LIRE AUSSI :

» Paris à la reconquête des berges de la Seine

» Une place de la République verte

Sujet

Des projets pour réduire la place de la voiture en ville

S'ABONNER
Partager

Partager via :

Plus d'options

S'abonner
108 commentaires
    À lire aussi

    Le vice-président du Crif Gil Taieb est mort

    Le vice-président du Crif Gil Taieb est mort

    Le vice-président du Conseil représentatif des institutions juives de France est décédé à l'âge de 66 ans, a annoncé mardi l'institution, saluant un «infatigable militant, fervent défenseur d'Israël et de la communauté juive».

    Regarder la vidéo