Fukushima : impact radiologique de l’accident - Sfen

Fukushima : impact radiologique de l’accident

Publié le 10 mars 2017 - Mis à jour le 28 septembre 2021
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La surveillance épidémiologique des habitants de Fukushima s’étalera sur 30 ans. Les études ne montrent pas pour l’instant de lien entre les retombées radioactives et l’incidence des cancers de la thyroïde. Concernant les travailleurs du nucléaire, aucun décès n’a jusqu’à maintenant été attribuable à l’exposition aux radiations

Les populations locales

La surveillance épidémiologique des habitants de Fukushima s’étalera sur 30 ans[1].

Une enquête a été réalisée sur l’ensemble des personnes qui résidaient dans la préfecture de Fukushima au moment de l’accident (plus de 2 millions de personnes). Au total, 564 083 personnes ont répondu à l’enquête. Parmi elles, seules 15 ont reçu plus de 15 mSv (la plus haute dose étant 25 mSv) durant les 4 premiers mois suivant l’accident[2].

Un deuxième suivi, qui consiste en un bilan thyroïdien (échographie, puis biopsie en cas de d’anomalie), est également réalisé depuis l’accident sur les enfants qui étaient alors âgées de 0 à 18 ans, soit 367 707 personnes. Cette campagne d’analyses est périodique (tous les deux ans) afin de constater l’éventuelle augmentation des cas. La première campagne a débouché sur la détection d’une tumeur cancéreuse qui a été retirée pour 98 enfants, soit un taux d’incidence de 11 pour 100 000. Des campagnes similaires ont été menées dans des préfectures japonaises non touchées par les retombées radioactives (Aomori, Yamanashi…), afin de comparer les résultats, le taux d’incidence était alors compris entre 23 et 130 pour 100 000. Il n’y a donc pour l’instant aucun lien entre les retombées radioactives et l’incidence des cancers de la thyroïde.


Aucun décès de travailleur n’a jusqu’à maintenant été attribuable à l’exposition aux radiations


Les personnes évacuées à la suite de l’accident sont également suivies régulièrement pour des bilans de santé globaux. Les conséquences sur l’état de santé général comprennent la prise de poids, l’augmentation de problèmes hépatiques (probablement à cause de l’alcool) et d’insuffisances rénales, des syndromes dépressifs, etc. Ces problèmes ont tendances à baisser au fur et à mesure du temps, confirmant le rôle de l’évacuation dans leur survenue.

Le dernier type de population suivie était celui des femmes enceintes. Hormis une très légère hausse du taux d’avortement entre 2011 et 2012 (respectivement 0,06 % et 0,8 %) – qui baisse en 2013 (0,04 %) –, les taux de fausses couches, de naissances prématurées et de malformations à la naissance sont comparables à la moyenne nationale japonaise.

Les travailleurs du nucléaire

Concernant les travailleurs du nucléaire, la loi autorise une exposition cumulée maximum en cas d’urgence de 250 mSv. À ce jour, sur les 46 490 personnes ayant travaillé sur la centrale, seulement 6 travailleurs ont dépassé cette limite, et 174 ont dépassé 100 mSv (ancienne limite, reprise en novembre 2011, leur nombre est stable depuis cette date).

Le Comité scientifique de l’ONU sur les conséquences des émissions radioactives (UNSCEAR) estime que sur ces 174 travailleurs, 2 à 3 cas de cancers additionnels pourraient survenir en plus des 70 cancers environ attendus en l’absence d’exposition.

Aucun décès de travailleur n’a jusqu’à maintenant été attribuable à l’exposition aux radiations[3].




La surveillance épidémiologique est coordonnée par l’Université Médicale de Fukushima, en coopération avec d’autres institutions médicales.

La dose limite légale d’exposition pour les travailleurs du nucléaire est de 20mSv/an.

Le 20 octobre 2015, le Ministère de la santé japonais a dédommagé un ancien salarié de TEPCO ayant reçu une dose de 15,7 mSv en travaillant sur la centrale de Fukushima Daiichi et ayant développé un cancer. Cette décision a été prise, précise le ministère, selon une loi de 1976, au bénéfice du doute.

Par la rédaction

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