Jean-Marc Jancovici : "Pour le moment, c'est clair que nous ne sommes pas au niveau"

Jean-Marc Jancovici dans le studio 511 de France Inter ©Radio France
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Jean-Marc Jancovici dans le studio 511 de France Inter ©Radio France
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L'ingénieur Jean-Marc Jancovici est l'invité du Grand entretien. Diplômé de l'école polytechnique, enseignant à l'École des mines de Paris, il préside le think tank "The Shift Project". Il signe avec Christophe Blain la bande dessinée "Le monde sans fin" aux éditions Dargaud.

Avec
  • Jean-Marc Jancovici Ingénieur, Enseignant à Mines ParisTech, Associé de Carbone 4, Président du Shift Project

Expliquer notre dépendance à l'énergie et la nécessité d'en sortir. C'est l'objectif de la bande dessinée "Le monde sans fin" (Dargaud) de Jean-Marc Jancovici et Christophe Blain. Une BD que le spécialiste du climat entend envoyer à Emmanuel Macron car il fait le bilan que "pour le moment, c'est clair que nous ne sommes pas au niveau".

"Le pétrole est absolument partout dans nos vies."

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Dans cet ouvrage, les deux auteurs présentent l'énergie comme une drogue, une addiction à laquelle nous sommes dépendants. Le pétrole est partout, dans nos vêtements, nos jouets et même notre brosse à dent. "Le pétrole, c’est le XXe siècle", souligne Jean-Marc Jancovici. "Le pétrole sert non seulement d’énergie mais aussi de matière première pour fabriquer tout ce qui est en plastique, tout ce qui est en fibre de synthèse. La pétrochimie est absolument partout, c’est elle qui nous nourrit. Le pétrole est absolument partout dans nos vies."

Comment alors se désintoxiquer ? "C'est un processus très long, c’est autour de cela que tourne tout ce qui a été fait : développement durable, ministère de la Transition écologique, Convention citoyenne, etc. Mais on se rend compte que c’est très dur, l’énergie est une drogue dure." Le changement doit alors être systémique : "C’est un problème présidentiel, géopolitique, économique donc il faut s’en occuper partout."

"Il ne suffit pas de faire un discours magistral de temps en temps, cela doit devenir une préoccupation de tous les instants."

"Si on veut respecter les deux degrés qui sont aujourd’hui dans toutes les têtes, il y a une quantité maximale de CO2 qu’on peut mettre dans l’atmosphère. Après, ça déborde et on ne peut plus éviter les deux degrés. Si on veut se limiter à cette quantité maximale, il faut que les émissions se mettent à baisser de 5 % par an tous les ans à partir de maintenant", explique cet expert du climat.

La hausse actuelle des prix de l'énergie est "un signal d'alerte". Cela signifie qu'il "aurait fallu s’en occuper avant". D'après Jean-Marc Jancovici, "il ne suffit pas de faire un discours magistral de temps en temps, cela doit devenir une préoccupation de tous les instants."

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