Ils évoquent « un janvier noir pour éviter des années noires ». Des laboratoires ne font plus remonter les résultats des tests Covid-19 depuis ce lundi 2 janvier 2023 pour protester contre les économies demandées par le gouvernement, ont indiqué leurs syndicats dans un communiqué.
Après les « grèves illimitées », des biologistes ont décidé de passer à la vitesse supérieure. Estimant « le dialogue bloqué » avec la Caisse nationale d’assurance maladie, les syndicats des laboratoires de biologie appellent à ne plus fournir ces résultats qui permettent au gouvernement de suivre l’évolution de l’épidémie.
Le 27 octobre dernier, les laboratoires avaient déjà suspendu la transmission de résultats de leurs tests de dépistage RT-PCR (tests Covid-19) au fichier national SI-DEP, rendant plus difficile le suivi de l’évolution de l’épidémie.
L’arrêt total des actes Covid-19 ?
« Les patients pourront continuer à se faire tester dans les laboratoires, mais le gouvernement ne recevra aucune remontée de données » dans le fichier national, annoncent les syndicats.
Si cela ne suffit pas, nous envisageons une nouvelle grève nationale sur plusieurs jours et l’arrêt total des actes Covid-19 pour une durée indéterminée. Nous aimerions ne pas en arriver là pour l’accès aux soins de nos patients, [c’est] désormais au gouvernement de prendre ses responsabilités et de ne pas prendre la population en otage.
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Les biologistes, qui ont fortement augmenté leurs profits avec les tests Covid, contestent le montant des économies qui leur est demandé en retour ces prochaines années. Si un compromis semble en vue sur la ponction budgétaire pour l’année 2023, à hauteur de 250 millions d’euros (répartis entre tests Covid-19 et autres examens) comme voulu par le gouvernement, la négociation bloque sur la période 2024-2026.
La fermeture de dizaines de laboratoires de proximité ?
La Sécurité sociale met pourtant sur la table une enveloppe de 150 millions sur trois ans, pour rembourser des « actes innovants » actuellement réservés aux hôpitaux. Mais sans préciser le montant d’économies attendu sur les autres actes, renvoyé à « la signature d’un protocole pluriannuel avant la fin de premier semestre ».
Or les biologistes ont déjà fixé leur ligne rouge en matière de baisses de tarifs : pas plus de 145 millions d’euros par an. Aller au-delà « conduirait à la fermeture d’au moins 400 laboratoires de proximité (et) à la suppression d’au moins 10 000 emplois qualifiés », affirment les syndicats.
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