“Sur la page du ministère de l’Éducation, de la Culture, de la Recherche et de la Technologie, qui cite le Grand dictionnaire indonésien, le mot ‘nusantara’ désigne l’ensemble l’archipel indonésien”, note Kompas. Ce nom, choisi par le président Joko Widodo pour la future capitale dont il caresse le rêve depuis 2019, est en fait né bien avant la République indonésienne en 1945. D’origine sanskrite, il est composé de deux mots javanais anciens : nusa, “île”, et antara, “entre”, “milieu”.
Le quotidien indonésien explique qu’il a été inventé “vers le XIVe siècle par le puissant royaume hindou-bouddhiste javanais de Majapahit pour désigner sa sphère de conquête ou d’influence, à savoir une série d’îles situées entre les continents asiatique et australien, incluant même la péninsule malaise”. Tombé dans l’oubli pendant plusieurs siècles, il a été réutilisé dans les années 1920 par Ki Hajar Dewantara, une figure du nationalisme indonésien, comme une option face au nom donné par les colons hollandais à leurs “Indes orientales néerlandaises”.
Marque nationale
Depuis quelques années, nusantara est devenue la marque des produits culturels de l’Indonésie. On parle d’“islam nusantara” pour souligner le caractère tolérant des musulmans indonésiens ou encore de “batik nusantara” ou de “route des épices nusantara”.
Le ministre de la Planification du développement national, Suharso Monoarfa, a déclaré à ce sujet à Kompas :
‘Nusantara’ est notre emblème aux niveaux national et international, c’est un nom facile à prononcer et qui décrit parfaitement l’État-archipel qu’est la République indonésienne.”
Le coût de la construction de cette “Île du milieu” dans l’est de Kalimantan est évalué à 32 milliards de dollars, un montant qui sera financé à hauteur de 19 % par l’État indonésien, le reste par des investissements privés venus du conglomérat japonais SoftBank ou des Émirats arabes unis.
La première étape du transfert est prévue en 2024, et impliquera le déménagement de 25 000 fonctionnaires chaque année jusqu’en 2027.
Fondé en 1965 pour s’opposer à la presse communiste, écrit en indonésien, “Boussole” est le plus grand quotidien national, la référence, avec des enquêtes de fond sur des faits de société et des reportages sur les îles “extérieures”, indonésiennes mais souvent oubliées par le centre, Java.
Au cours des premières années, beaucoup virent dans ce titre la contraction de “Komando Pastor” (“commando des curés”). Pendant les trente-deux ans de l’ordre nouveau, le régime du général Suharto, “Kompas” prit rarement de risques dans le traitement de ses informations, sous la surveillance du pouvoir. Toutefois, il ouvrait régulièrement ses pages aux intellectuels du pays, devenant alors une tribune où s’exprimaient des idées courageuses, ce qu’il est toujours.
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