Le directeur du parti « Les Centristes » en garde à vue pour trafic de cocaïne de synthèse

INFO LE PARISIEN. Les policiers de la brigade des stupéfiants de Paris ont interpellé ce lundi le directeur du parti politique Nouveau Centre, Nicolas Jeanneté, par ailleurs conseiller municipal à Paris. Il est soupçonné d’avoir détenu et revendu des drogues de synthèse à ses partenaires au cours de soirées « chemsex ».

Selon nos informations, Nicolas Jeanneté a été interpellé ce lundi par les policiers de la brigade des stupéfiants et placé en garde à vue. DR
Selon nos informations, Nicolas Jeanneté a été interpellé ce lundi par les policiers de la brigade des stupéfiants et placé en garde à vue. DR

    C’est un peu le jour de gloire pour ce parti au poids politique très relatif. « Les Centristes (LC) », ou « Le Nouveau Centre », formation née en 2007, sont depuis quelques jours au cœur du jeu politique national à la faveur du débat sur la réforme des retraites en portant, avec d’autres élus indépendants, des territoires et des Outre-Mer, la motion de censure transpartisane (LIOT) qui a failli faire tomber le gouvernement à neuf voix près. Parmi les figures du mouvement, l’ex-ministre Hervé Morin ou Charles de Courson, le député qui a porté le texte à l’Assemblée nationale ce lundi.

    Las, l’arrestation d’un cadre des centristes risque fort d’écorner l’image du parti. Selon nos informations, recoupées de source judiciaire, Nicolas Jeanneté, 57 ans, a été interpellé ce lundi par les policiers de la brigade des stupéfiants (BS) de la police judiciaire parisienne dans le XVIe arrondissement de Paris et placé en garde à vue en fin de journée. Directeur du parti Les Centristes mais également élu à la mairie de Paris dans le XVe arrondissement, chargé notamment de la sécurité, il est soupçonné de s’être livré… à un trafic de stupéfiants lors de soirées dites « chemsex », ces soirées au cours desquelles les participants ingèrent d’importantes quantités de drogues afin d’améliorer leurs performances sexuelles. Une consommation à risque et un fléau de santé publique dont l’affaire Palmade a révélé au grand jour la sombre réalité. Un second homme a lui aussi été placé en garde à vue, un membre de la famille de Nicolas Jeanneté, dans le cadre de cette enquête préliminaire ouverte en août 2022 par le parquet de Paris pour « trafic de stupéfiants ».

    De la revente de drogue de synthèse

    Selon nos informations, les enquêteurs de la BS ont découvert que Nicolas Jeanneté se faisait livrer à son domicile des drogues de synthèse comme de la 3MMC, un dérivé de la cocaïne, à son domicile par colis. L’homme politique revendait ensuite ces substances illicites à ses partenaires de soirées sexuelles. La 3MMC se présente sous la forme d’une poudre blanche ou de cristaux translucides. La plupart du temps, elle se sniffe. Mais on peut aussi l’avaler, la fumer voire se l’injecter et ses effets sont à mi-chemin entre la cocaïne et les amphétamines. Une perquisition est menée à son domicile en vue de rechercher des matières stupéfiantes. Lors de leurs investigations, les enquêteurs ont constaté que l’élu était fortement absorbé ces derniers jours par le recours au 49.3 du gouvernement pour passer en force la réforme des retraites.



    Sur les réseaux sociaux pourtant, l’élu centriste ne manque pas d’audace et de pourfendre les fléaux de la drogue. « Lors du dernier conseil de Paris, j’ai alerté sur les effets dévastateurs de cette nouvelle drogue 3MMC consommée dans les soirées chemsex. Déjà neuf overdoses. J’ai réclamé des permanences gratuites anonymes avec addictologues et soutien psychologique », écrivait le quinquagénaire en novembre 2022 sur Twitter alors qu’il était déjà visé par l’enquête judiciaire. « Nous devons aider les bailleurs sociaux à expulser les dealers et leurs familles condamnés par la justice pour trafic de drogue », écrivait encore cet élu qui siège à la mairie de Paris dans le groupe Républicains, Centristes et Indépendants.

    La garde à vue de l’élu et celle de l’homme de son entourage, son fils adoptif, peuvent durer 48 heures. Ce soir le groupe Changer Paris auquel appartenait Nicolas Jeanneté a fait savoir dans un twitt que l’élu du Nouveau Centre était suspendu à titre conservatoire « au regard des charges qui contreviennent aux valeurs défendues par le groupe ».

    « J’apprends avec stupéfaction que Nicolas Jeanneté est placé en garde à vue. Rachida Dati, avec Agnès Evren et moi-même avons décidé de le suspendre immédiatement du groupe à titre conservatoire, confirme Philippe Goujon, le maire (LR) du XVe. Je vais lui retirer sa délégation à la sécurité dans un premier temps avant d’essayer d’obtenir sa démission du conseil. »