Cancer : les "médecines alternatives" augmentent le risque de décès

Selon des chercheurs de l'université Yale, les remèdes alternatifs seuls ne suffisent pas pour soigner un cancer, et font augmenter le risque de mourir.

Source AFP

L'étude s'est intéressée aux patients de cancers dits
L'étude s'est intéressée aux patients de cancers dits "fréquents" : sein, colorectal, poumon et prostate. © SIPA

Temps de lecture : 2 min

Les « médecines alternatives » ne permettent guère de soigner certains cancers fréquents. Tel est le résultat d'une étude menée par des chercheurs de l'université Yale, aux États-Unis. Selon eux, les patients qui optent pour le seul recours aux remèdes alternatifs ont jusqu'à cinq fois plus de risque de mourir que les patients qui se soumettent aux traitements classiques contre le cancer. Cette différence dans le risque de décès cinq ans après le diagnostic « a été la plus élevée pour le cancer du sein et du côlon », a déclaré à l'Agence France-Presse l'auteur principal de l'étude, Skyler Johnson.

La newsletter santé

Tous les mardis à 9h30

Recevez notre sélection d’articles issue de notre rubrique Santé ainsi que les Palmarès des hôpitaux et cliniques, dossiers spéciaux, conseils et astuces…

Votre adresse email n'est pas valide

Veuillez renseigner votre adresse email

Merci !
Votre inscription a bien été prise en compte avec l'adresse email :

Pour découvrir toutes nos autres newsletters, rendez-vous ici : MonCompte

En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité.

L'étude rapporte l'impact sur la survie pour quatre cancers du recours exclusif aux remèdes alternatifs (homéopathie, plantes, qi gong, yoga, naturopathie, acupuncture, diètes, méditation, prières...) au détriment des traitements classiques (chimiothérapie, radiothérapie, chirurgie, traitement hormonal), dans cette étude récemment parue dans le Journal of the National Cancer Institute. Le risque de mort, pour le cancer du sein a plus que quintuplé (5,68 fois plus). Il a plus que quadruplé (4,57) pour le cancer colorectal, et doublé pour le cancer du poumon. Un tiers des patients pro-médecines alternatives atteint de cancer colorectal était ainsi en vie cinq après le diagnostic contre 79 % de ceux traités classiquement, selon l'étude.

Un risque en moyenne multiplié par 2,5

« Pour le cancer de la prostate, il n'y a guère de différence entre ceux qui ont opté pour un traitement conventionnel (91,5 % de survie à 5 ans) ou un traitement alternatif (86,2 %) », note le Pr Johnson. « Le cancer de la prostate se développe généralement très lentement au début » et sur de nombreuses années, explique-t-il sans écarter les effets de surdiagnostics. Pour les besoins de l'étude, les chercheurs ont comparé le comportement de 560 malades traités de façon habituelle et de 280 autres – sans métastases –, ayant opté pour des médecines alternatives. En moyenne, pour le groupe médecine alternative le risque de décès a plus que doublé (multiplié par 2,5) cinq ans après le diagnostic.

« Pour plusieurs raisons » ces résultats sont « probablement sous-estimés », a expliqué à l'Agence France-Presse Skyler Johnson. D'abord, ces données ne couvraient que le traitement initial, ce qui signifie que certains des patients qui ont d'abord utilisé des remèdes alternatifs ont pu passer aux traitements standards, une fois que leur maladie a progressé, et prolonger ainsi leur survie. De plus, le groupe ayant eu recours aux médecines alternatives était en meilleure santé au départ, plus jeune, jouissait d'un meilleur niveau d'éducation et de revenus plus élevés. « Nous ne connaissons pas le nombre exact de personnes qui décident de recourir à une médecine alternative au lieu d'un traitement conventionnel contre le cancer », a dit le Pr Johnson, car les patients hésitent à se confier aux médecins à ce sujet.

Ce service est réservé aux abonnés. S’identifier
Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point.

0 / 2000

Voir les conditions d'utilisation

Commentaires (17)

  • ozimate

    Il y a encore un parfum de lobbyisme dans ces allégations sans fondement. J'ai les preuves que parmi mes amis et autres connaissances, des rémissions totales de cancer ont été obtenues avec de puissants remèdes tels que : Chlorure de magnésium, hautes doses de Vitamine C par voie intraveineuse, la "Full Spectrum Curcumin", le Resveratrol, le Pycnogenol, la nicotinamide Riboside etc. Avec des périodes de jeune déterminantes dans la guérison.

    Toutes ces personnes ont refusé les traitements de Chimiothérapie et autres rayons qui détruisent vos bonnes cellules et vous précipitent encore plus vite dans la tombe !

    Moi-même, si je suis atteint un jour du cancer, je refuserai catégoriquement la chimiothérapie et autres traitements similaires et aurai recours à toutes ces médecines naturelles qui font grincer des dents les laboratoires et le big business du corps médical.

  • el sasr

    Il y a la vraie Médecine, celle qui soigne et souvent guérit.
    L'alternative ? C'est l'irrationnel et le charlatanisme. Si une seule de ces prétendues médecines alternatives ou parallèles montrait ne serait-ce qu'un début de semblant d'efficacité, elle se retrouverait ipso facto intégrée à la vraie Médecine. Le fait même de rester en marge démontre a contrario sa totale inefficacité.

  • jasona

    Les médecines alternatives ne peuvent traiter un cancer et laisser espérer une guérison. Elles laissent la maladie évoluer à son rythme...