Covid-19 – Les grandes promesses du nouveau vaccin Moderna

La bataille contre le Covid-19 est très loin d'être gagnée, l'épidémie connaît un regain de forme avec le déferlement des sous-variants d'Omicron BA.4 et BA.5, qui semblent présenter un avantage de transmission encore accru par rapport à leurs prédécesseurs. N'en déplaise à certains, la preuve a été faite de l'insolente efficacité des vaccins mis au point en un temps record par les biotechs Pfizer-BioNtech, Moderna ou encore AstraZeneca. Ainsi, selon une étude parue dans le très sérieux Lancet, le nombre de vies sauvées par la vaccination serait de 20 à 30 millions à travers le monde, c'est un incontestable immense succès.

Malheureusement, ces vaccins qui ont été conçus à partir de la souche initiale de Wuhan ont vu leur efficacité s'estomper au fil du temps et de l'apparition de variants successifs et particulièrement les derniers de la lignée Omicron. Même s'ils conservent une excellente efficacité contre les formes graves et les décès, leurs armes sont désormais faibles face à l'infection ou encore la transmission des dernières souches du Sars-CoV-2.

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L'heure de la mise à jour de ces vaccins est venue et c'est le laboratoire Moderna qui a dégainé le premier son nouveau vaccin, dont les premiers résultats d'essais cliniques semblent très prometteurs. Et il y a urgence. Comme l'explique ce rapport de l'Agence Britannique de sécurité de la santé, le variant BA.5 présente des capacités d'évasion immunitaire et de transmissibilité importantes par rapport à ses cousins BA.2.12.1 et BA.4. Sans des vaccins mis à jour rapidement, nous pourrions nous retrouver bientôt dans une situation proche de celle que nous avons connue en mars 2020. Dans un communiqué publié le 22 juin, le laboratoire Moderna a révélé les résultats des essais cliniques de son nouveau vaccin bivalent – il contient des brins d'ARN qui s'attaquent à la souche initiale et d'autres à Omicron et ses sous-variants.

Anticorps très élevés

Ce petit dernier, j'ai nommé mRNA-1273.214, déclenche une augmentation des anticorps circulants chez tous les participants aux essais, qu'ils aient été précédemment infectés ou non. Ce taux est multiplié par 5,4 dans l'ensemble de la cohorte, et monte à 6,3 chez les participants séronégatifs, c'est-à-dire n'ayant ni été vaccinés ni infectés. Ces excellents résultats semblent perdurer dans le temps, le taux d'anticorps circulants restant très élevé un mois après l'injection de la dose de rappel. Pour comparaison, le candidat vaccin provoquerait la même réponse immunitaire contre Omicron BA.4 et BA.5 que le vaccin initial contre le variant Delta. Pour couronner le tout, ce booster semble généralement bien toléré à l'instar de son prédécesseur. Croisons les doigts pour que la promesse soit tenue même s'il convient de rester prudents, ces données sont communiquées par le laboratoire lui-même et nous sommes encore dans l'attente d'une publication de l'étude clinique en bonne et due forme dans une revue scientifique.

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Une bonne nouvelle n'arrivant jamais seule, le laboratoire indique vouloir soumettre rapidement ses données aux régulateurs et espère ainsi pouvoir commercialiser son vaccin dès le mois d'août. Le temps presse car nous pourrions connaître un automne difficile avec les derniers sous-variants d'Omicron contre lesquels nous serions nettement moins bien protégés, même après avoir reçu plusieurs doses de vaccin ou souffert d'une infection naturelle. Rien n'indique cependant que le laboratoire sera en mesure de fournir suffisamment de doses pour tous les pays intéressés, les capacités de production ne sont pas infinies et il y a fort à parier que le seul Moderna ne pourra satisfaire l'immense demande à venir si un autre laboratoire – on pense évidemment à Pfizer-BioNTech – ne prête pas main-forte. Or ce dernier n'a à ce jour rien communiqué sur ses travaux en cours, rien ne semble indiquer qu'un candidat vaccin serait sur le point d'être commercialisé. Il restera encore à déterminer qui sera éligible à ce « booster ». Probablement les personnes à risque dans un premier temps, avant d'étendre l'admissibilité à l'ensemble de la population. C'est une nouvelle course contre la montre qui commence.