Un homme amputé d’un testicule après un coup de matraque à la manifestation du 19 janvier va porter plainte

Des policiers lors de la manifestation contre la réforme des retraites à Paris, le 19 janvier 2023. FIORA GARENZI / HANS LUCAS VIA AFP

Selon « Libération », le jeune homme de 26 ans va porter plainte pour violences volontaires ayant entraîné une mutilation, son avocate estimant que le geste du policier est « délibéré ».

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Publié le 22 janvier 2023 à 12h35, mis à jour le 22 janvier 2023 à 12h37

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Ivan S., Franco-espagnol de 26 ans, faisait partie des plus de 1,12 à 2 millions de manifestants dans la rue pour protester contre la réforme des retraites, jeudi 19 janvier. Il raconte ce dimanche 22 janvier à « Libération » avoir été victime d’un coup de matraque d’un policier à l’entrejambe, qui lui a valu l’amputation du testicule droit.

Le jeune homme va porter plainte « pour que cela s’arrête, car je ne suis pas la première personne à subir des violences de la part de policiers », explique Ivan S au quotidien. Avant de préciser : « Sauf que là, la scène était filmée. »

Sur la vidéo captée par AB7 Média, on peut en effet voir Ivan S., un appareil photo à la main reculer devant des policiers avant de tomber en arrière, sur le dos. A ce moment-là, l’un des policiers court vers lui, lui assène un coup de matraque à l’entrejambe alors qu’Ivan S. est toujours au sol, et repart en courant sans l’interpeller.

Hospitalisé le soir même

« De mon point de vue, le policier tombe du ciel. Il prend de l’élan, il saute avec tout son poids juste à côté de moi et, en même temps, il me donne un grand coup de matraque au niveau de l’entrejambe », témoigne Ivan S. auprès « Libération ».

Il croit alors à un simple hématome. Mais la douleur s’amplifie à tel point qu’il décide de consulter un médecin. Ce dernier l’oriente vers les urgences, raconte-t-il à « Libération ». A l’hôpital, Ivan S se fait opérer, avec le coup de matraque le testicule a éclaté à l’intérieur de sa poche. Lorsque le jeune homme se réveille, on lui annonce qu’il a été amputé du testicule droit.

« Un geste dont la gratuité confine au sadisme »

Selon l’avocate d’Ivan S., Lucile Simon, une plainte va être déposée pour violences volontaires ayant entraîné une mutilation, avec constitution de partie civile. « Il était à terre, un appareil photo dans les mains quand le policier a délibérément visé ses parties génitales dans un geste dont la gratuité confine au sadisme. Aucune justification ne saurait être apportée à de telles violences, elles sont inacceptables et ont des conséquences irréversibles », affirme-t-elle auprès du quotidien.

L’ingénieur, qui vit en Guadeloupe, « est encore en état de choc et n’arrête pas de demander pourquoi » il a été blessé, a souligné Lucile Simon auprès de l’AFP.

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Pour l’heure, la préfecture de police de Paris n’a pas clairement répondu sur les faits décrits par Ivan S. « Le préfet de police a demandé au directeur de l’ordre public et de la circulation (DOPC) à ce que les circonstances exactes de l’incident rapporté soient éclaircies », a indiqué à l’AFP la préfecture de police. Les faits se sont produits selon la préfecture de police « dans un contexte d’extrême violence et dans le cadre d’une manœuvre de police pour interpeller des individus violents ».

Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a, lui, affirmé ce dimanche matin qu’il souhaitait « une enquête claire ». « Quand on regarde les images on est forcément interpellé, ce que j’ai besoin de comprendre c’est le contexte dans lequel les choses se sont passées », a-t-il dit sur BFMTV.

Avant d’ajouter : « Il est normal que des réponses soient apportées et mes pensées vont vers cette personne ».

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