On est comme des chiens
Laurence Massart ajoute qu’il vaut mieux des policiers à côté des accusés plutôt que dans le couloir derrière les boxes. Vu le bâtiment et sa sécurisation générale, la présidente préconise un dispositif sécurisé, sans devoir compartimenter en boxes individuels. Elle cite en exemple le box unique avec bandeau vitré du procès des attentats de Paris.
De son côté, le SPF justice, via communiqué, a expliqué qu' il était "actuellement prématuré d'estimer l'impact que ces ajustements auront en termes de budget et de calendrier. Tout est mis en œuvre pour trouver une nouvelle solution sur mesure qui perturbe le moins possible le déroulement prévu de la procédure".
Réactions de la défense et des parties civiles
"C'est un arrêt extraordinaire qui va marquer l'histoire judiciaire, parce que ça remet les choses en place", a réagi Me Michel Bouchat, conseil de Salah Abdeslam, vendredi, à la suite de l'arrêt qui ordonne le démontage des boxes des accusés, dans le procès des attentats à Bruxelles.
Concernant la présence de son client aux prochaines audiences, l'avocat a répondu: "on verra, l'arrêt d'aujourd'hui ouvre en tout cas la porte à un procès serein et c'est fondamental. Il marque aussi une confiance totale aux policiers qui assurent la sécurité. J'imagine que les travaux seront maintenant réalisés par l'Exécutif. Si la situation devait perdurer, il y aurait alors violation du principe de droit à un procès équitable".
"Dommage qu'il ait fallu en arriver là", a déclaré Me Virginie Taelman, avocate de Bilal El Makhoukhi. "Les autorités sont alertées depuis deux ans au sujet de ces boxes vitrés individuels et ont pourtant foncé tête baissée pour les construire", a ajouté Me Taelman.
"Il est très important que les accusés se trouvent dans une situation optimale pour pouvoir s'exprimer", a réagi Me Maryse Alié, avocate de l'ASBL Life4Brussels, une des parties civiles au procès des attentats du 22 mars 2016. La présidente de la cour d'assises y a ordonné vendredi le démontage, dans leur configuration actuelle, des boxes vitrés dans lesquels prennent place les accusés.
C'est une situation non pas d'apaisement mais d'équilibre, a-t-elle estimé, rappelant par ailleurs que cela fait plus de six ans que les victimes attendent des réponses à leurs questions de la part des accusés. Me Alié retient également que l'on ne rogne pas sur la place des victimes dans la salle d'audience.