[Vidéo] La première centrale nucléaire flottante au monde a pris la mer en Russie
La construction de la première centrale nucléaire flottante au monde s’est achevée au chantier naval de la Baltique, à Saint-Pétersbourg. Elle a débuté son voyage vers sa destination finale de Pevek, dans l'Extrême-Orient russe.
Dans quelques années, ce sera l’installation nucléaire la plus septentrionale du monde… mais surtout, le premier réacteur flottant. La centrale baptisée Akademik Lomonosov (du nom d’un scientifique russe du XVIIIe siècle, Mikhail Lomonosov), installée sur une barge, a quitté le chantier naval de la Baltique à Saint-Pétersbourg.
Elle sera d'abord remorquée jusqu’à Mourmansk, où le combustible nucléaire sera chargé dans les deux réacteurs, et où seront pratiqués cet automne les tests critiques d’avant sa mise en service. Le navire reprendra ensuite son voyage vers son port d’attache de Pevek, le principal port du pays dans la mer de Sibérie orientale, dans l'Extrême-Orient russe. Il devrait débuter cette deuxième partie du voyage à l’été 2019, si le calendrier actuel est respecté. Comme beaucoup d’autres projets nucléaires, le chantier du réacteur flottant russe a pris beaucoup de retard : il devait initialement être livré en 2016.
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sourceUn réacteur miniaturisé pour les zones isolées
Développée par la société publique russe Rosatom, cette centrale flottante embarque deux réacteurs KLT-40C de 35MW, de 144 mètres de long et 30 mètres de large, semblables aux unités alimentant les brises-glaces. Cette technologie de réacteurs flottants de petite taille est idéale pour approvisionner les zones difficiles d’accès en électricité et en chaleur, selon son concepteur. De plus, ces petits réacteurs nucléaires peuvent fonctionner de façon continue, sans nécessité de s’approvisionner en combustible, pendant trois à cinq ans, ce qui réduirait considérablement le coût de la production d'électricité.
Akademik Lomonosov va remplacer l'ancienne centrale nucléaire de Bilibino ainsi que la centrale au charbon de Pevek à Chaunsk. Sa durée de vie annoncée est de 40 ans, prolongeable jusqu’à 50 ans. Rosatom travaille déjà à une deuxième génération de centrale flottante, qui embarquerait deux réacteurs de 50 MW.
Inquiétude des écologistes
Le prochaine mise en service d'une centrale nucléaire flottante - donc par définition, sans enceinte de confinement - inquiète au plus haut point les OGN écologistes et anti-nucléaires. Greenpeace souligne qu'aucune évaluation appropriée des risques présentés par cette centrale n'a été effectuée et qualifie le démarrage du réacteur (au départ prévue dans le port de Saint-Petersbourg, la deuxième ville du pays) de "dangereuse expérience". "Des centrales nucléaires comparables sur des brise-glaces et des bateaux de guerre ont déjà provoqué des accidents – totalisant 29 morts", alerte l'organisation.
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