Les OGM sont-ils rentables?
Dans ces clips promotionnels le géant américain Monsanto vante ses Organismes génétiquement modifiés (OGM). Moins de travail pour les agriculteurs, plus de rendements... En somme, une façon de nourrir la planète avec moins de semences.
Sauf qu'en comparant la situation au Canada, aux Etats-Unis et en Europe, le New York Times a découvert que les retombées économiques attendues ne sont pas là. Pire, l’utilisation de pesticides est, elle, plus importante depuis leur utilisation sur le sol américain.
Des législations différentes en Europe et aux Etats-Unis
Pour arriver à ce résultat, le quotidien s’est basé sur des analyses statistiques indépendantes menées aussi bien par des chercheurs que par des sociétés.
Les données récoltées s’étendent sur trente ans, avant l’introduction des OGM sur le marché américain en 1995. Les journalistes ont comparé les chiffres entre le continent nord-américain et l'Europe où la législation sur les plantes obtenues par mutagénèse diffère.
"Les rendements de betteraves sucrières en Europe occidentale ont plus augmenté en Europe occidentale ces dix dernières années qu'aux Etats-Unis. Alors que le continent européen n'utilise pas d'OGM pour ce type de produits de la consommation", écrit le quotidien.
Le New York Times précise que les seuls gagnants sont les industriels eux-mêmes et surtout Monsanto. Cette firme spécialisée dans les biotechnologies détient 90% des semences transgéniques du monde. Fabriquant de l’agent orange et de l’aspartame, cette société promet sur son site "une agriculture durable et respectueuse de l’environnement".
Un coût plus élevé pour des rendements plus faibles
Une théorie déjà mise à mal par des activistes écologistes. A l'instar de Green Peace qui dénonce depuis plusieurs années les conséquences de leur culture sur la santé et l'environnement. Autre critique souvent formulée à l'encontre des OGM, leur coût.
En effet, les semences sont soumises au droit de la propriété intellectuelle. En d'autres termes, les agriculteurs sont contraints de racheter chaque année les graines de leur plantation aux semenciers puisque le brevet déposé ne leur appartient pas.
A ce jour, les Etats-Unis, le Brésil et l'Argentine font partie des plus grands utilisateurs d'OGM. D'autres pays commencent pour leur part à s'en détacher. C’est le cas du Burkina Faso qui avait adopté la culture de coton Monsanto en 2009. Il est finalement revenu à la culture traditionnelle à cause de la mauvaise qualité du coton OGM, explique France Info.