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Le témoignage posthume accablant du directeur de la centrale de Fukushima

Trois ans et demi après la catastrophe nucléaire, le gouvernement nippon publie des auditions-clés.

Par  (Tokyo, correspondance)

Publié le 12 septembre 2014 à 11h55, modifié le 13 septembre 2014 à 08h13

Temps de Lecture 3 min.

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Masao Yoshida, l'ancien directeur de la centrale de Fukushima, le 12 novembre 2011.

« Quand a explosé le bâtiment du réacteur 3, nous n'avions, sur le coup, plus de nouvelles de quarante personnes. A cet instant, je me suis dit que, s'il leur arrivait quelque chose, je me trancherais le ventre sur place. »

C'est un témoignage précieux que le gouvernement japonais a mis en ligne, jeudi 11 septembre. Il s'agit de celui de Masao Yoshida, directeur de la centrale de Fukushima, le 11 mars 2011. Ce jour-là, le site de la compagnie d'électricité de Tokyo (Tepco) était ravagé par le séisme et le tsunami qui devaient faire près de 20 000 morts et disparus dans le nord-est de l'Archipel et provoquer la pire catastrophe nucléaire depuis Tchernobyl.

« LAISSER TOMBER CE PAYS ET SES POLITICIENS IDIOTS »

Les 400 pages de documents rendus publics relatent les entretiens réalisés entre juin et novembre 2011 avec M. Yoshida par la commission d'enquête gouvernementale sur la crise de Fukushima. Les propos sont d'autant plus émouvants que ce fervent bouddhiste s'est éteint le 9 juillet 2013, à 58 ans. Il souffrait d'un cancer de l'œsophage, qui l'avait contraint à renoncer, fin 2011, à la direction de la centrale endommagée.

Souhaitant que son témoignage serve de leçon pour l'avenir, M. Yoshida rappelle son opposition à la trop grande concentration de réacteurs sur un site unique – il y en a six à Fukushima – « un problème pour la répartition des risques ». Il évoque le « chaos » qui a régné à la centrale de Kashiwazaki-Kariwa, également gérée par Tepco, après le séisme qui a secoué la région de Niigata (nord) en 2007. Cette centrale abrite sept réacteurs.

L'ancien directeur, entré chez Tepco en 1979, n'hésite pas à s'en prendre aux dirigeants politiques et à ceux de son entreprise. « Je veux juste laisser tomber ce pays et ses politiciens idiots », assène-t-il. Un point qui rappelle les problèmes de communication au moment du drame, entre la centrale endommagée, les bureaux de Tepco à Tokyo et le gouvernement. Confronté à la fusion des coeurs des trois réacteurs et au manque de réactivité de ses supérieurs, M. Yoshida avait bravé les ordres de la compagnie en recourant aux injections d'eau de mer, ce qui lui avait valu des réprimandes.

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