Qu'est-ce que le tétanos ?

Le tétanos est une maladie causée par une infection par la bactérie Clostridium tetani. La toxine fabriquée par cette bactérie atteint le système nerveux et provoque des contractures musculaires douloureuses.

Le tétanos est une maladie mortelle dans 50 % des cas environ. Une hospitalisation en soins intensifs ou en réanimation permet de limiter le nombre de décès.

Il existe un vaccin contre le tétanos, obligatoire en France depuis 1952. Cette vaccination a démontré son efficacité à condition que les rappels, soient réalisés, ce qui a considérablement fait baisser la prévalence de la maladie.

Le tétanos reste un fléau dans les pays en voie de développement où la vaccination n’est pas systématique. Dans ces régions du monde, c’est un problème de santé publique majeure.

Chiffres : quelle est la fréquence de cette maladie mortelle ?

Le tétanos est une maladie à déclaration obligatoire. En France, il provoque 9 décès pour 29 cas en 2000 contre environ 1 000 décès en 1945 et 171 décès sur 369 cas en 1975.

Deux cents cas ont été recensés entre 2000 et 2011, avec 49 décès. Parmi ces cas, 145 étaient des femmes et 93 cas des plus de 80 ans.

Quels sont les symptômes du tétanos ?

Les symptômes du tétanos sont les suivants :

  • le trismus, très évocateur qui correspond à des spasmes et contractures musculaires au niveau des muscles de la mâchoire ;
  • des spasmes et contractures musculaires au niveau des muscles du cou et du dos (hyper-extension du dos). Ces contractures descendent au fur et à mesure de l’évolution de la maladie ;
  • des difficultés à déglutir ;
  • des contractures des muscles abdominaux ;
  • des spasmes et contractures musculaires, diffus, dans tout le corps ;
  • une transpiration excessive ;
  • une hypertension artérielle ;
  • des troubles du rythme cardiaque ;
  • des convulsions ;
  • des spasmes laryngés ;
  • des difficultés respiratoires et des apnées potentiellement mortelles.

En cas de tétanos néonatal, on observe :

  • une incapacité à téter ;
  • des pleurs fréquents ;
  • des spasmes généralisés ;
  • des convulsions.

Quelles sont les causes de cette pathologie ?

La bactérie Clostridium tetani est présente dans le sol ou dans les excréments d'animaux. Il s’agit d’une bactérie très résistante. Elle pénètre dans l'organisme simplement par une plaie qui peut facilement passer inaperçue, de la peau ou des muqueuses, par une brûlure ou parfois une morsure. Après la pénétration au niveau de la plaie, les spores s’activent puis des neurotoxines, comme la tétanospasmine, sont fabriquées. Ces dernières vont passer dans la circulation sanguine, et lymphatique et progresser le long des nerfs pour atteindre les neurones. Ces toxines bloquent alors les neurotransmetteurs inhibiteurs du tonus et de la contraction musculaires, ce qui va provoquer une raideur, des spasmes musculaires incontrôlés et des paralysies musculaires.

Les premières paralysies concernent la mâchoire (trismus) puis le pharynx, le larynx et les muscles respiratoires. Ces contractures sont si puissantes qu’elles peuvent entraîner des fractures osseuses.

Illustration : colonie de bactéries du tétanos

Quelles sont les causes de cette pathologie ?© Istock

Les facteurs de risques

Les facteurs de risque correspondent à toutes les situations au cours desquelles la bactérie peut s’introduire dans le corps humain, à savoir :

  • les blessures et plaies diverses ;
  • les infections dentaires ;
  • les morsures d'animaux ;
  • les infections du pied, fréquentes chez les personnes diabétiques ;
  • les piercings ;
  • les tatouages.

Les personnes à risque

Les personnes à risque de développer un tétanos sont :

  • les personnes âgées ;
  • les personnes non ou mal vaccinées ;
  • les personnes vivant dans les pays où la population n’est pas vaccinée et touchés par des catastrophes naturelles.

Comment s'attrape le tétanos ?

La bactérie Clostridium tetani vit sous forme de spores dans la terre et dans les intestins des mammifères.

On la trouve souvent dans les écuries et les sols souillés par des crottins. Mais on peut la trouver dans tous les sols. Le bacille tétanique pénètre dans l’organisme par l’intermédiaire d’une plaie. C’est la porte d’entrée la plus fréquente dans les pays industrialisés. Ces plaies peuvent être mineures comme une piqûre de rosier ou une écharde et passer inaperçues ou être oubliées par le malade. La contamination peut se faire lors d'une intervention chirurgicale ou d'une injection intraveineuse faite dans de mauvaises conditions d’hygiène (toxicomanes), mais ceci reste exceptionnel.

Les patients ayant un ulcère de jambe peuvent être contaminés par Clostridium tetani et développer la maladie s’ils ne sont pas correctement vaccinés.

La grande majorité des cas de tétanos concernent les personnes âgées, surtout des femmes.

Quelle est la durée d'incubation du tétanos ?

Après pénétration du bacille, la durée d’incubation varie entre 3 et 30 jours avant l’apparition des premiers symptômes.

Transmission du tétanos néonatal

Chez le nouveau-né, les spores du bacille pénètrent par le cordon ombilical quand il est sectionné avec un instrument souillé ou lorsque le pansement après l’accouchement est réalisé dans de mauvaises conditions d’hygiène. La période d'incubation est comprise entre 3 jours et 3 semaines environ.

Qui, quand consulter ?

En cas de symptômes évocateurs de tétanos, dans un contexte lui aussi évocateur, chez un sujet non ou mal vacciné, une hospitalisation en urgence s’impose. Un séjour en soins intensifs,  voire en réanimation est nécessaire.

Quelles sont les complications du tétanos ?

De graves complications peuvent survenir en cas de tétanos, pouvant mener au décès. Les complications cardiaques et respiratoires sont les principales responsables de la mortalité qui est de l’ordre de 20 % dans les services de réanimation. Ces complications sont :

  • la paralysie respiratoire ;
  • les troubles du rythme cardiaque ;
  • des blocages articulaires ;
  • des ruptures tendineuses et musculaires qui peuvent être à l’origine de séquelles.

Examens et analyses nécessaires

Le diagnostic de tétanos ne nécessite aucun examen complémentaire. Ses symptômes et l’histoire de la maladie suffisent à poser le diagnostic : mâchoire contractée (trismus), grimace avec sourire sardonique, hyper-extension du cou, membres supérieurs en flexion, poings serrés, membres inférieurs en extension.

En cas de tétanos néo-natal, l’enfant pleure normalement les deux premiers jours qui suivent sa naissance, puis ne réussit plus à manger et pleure beaucoup ensuite. Ces signes accompagnés des raideurs et des spasmes suffisent à pose le diagnostic de tétanos.

Quel est le traitement du tétanos ?

Le traitement du tétanos se fait exclusivement en hospitalisation en soins intensifs ou en réanimation, pour que le malade bénéficie d’une surveillance permanente. Le traitement comporte :

  • des soins au niveau de la plaie ;
  • une prise en charge médicamenteuse des symptômes, en particulier des contractures musculaires, des spasmes et de la douleur par des antalgiques et des médicaments de la classe des benzodiazépines, qui ont pour effet de décontracter les muscles ;
  • des immunoglobulines antitétaniques ;
  • des antibiotiques (métronidazole ou pénicilline) ;
  • une vaccination anti-tétanique ;
  • des soins de support, notamment une assistance respiratoire.

Les malades qui survivent peuvent récupérer sans séquelles après plusieurs semaines de rééducation.

Comment éviter le tétanos ?

Le seul moyen de prévenir le tétanos est la vaccination. Celle-ci est très efficace, à condition que tous les rappels soient faits à temps. Elle peut être effectuée aux âges extrêmes de la vie, c’est-à-dire chez les nourrissons et les personnes âgées. En France, cette vaccination est obligatoire.

En cas de plaie et de risque d'infection chez une personne non ou mal vaccinée, des immunoglobulines sont administrées en prévention.

Lorsque la blessure est petite et propre, si la dernière injection date de plus de 10 ans, on réalise une injection de rappel.

En cas de plaie importante, propre et que le dernier rappel date de plus de 10 ans, on réalise une injection de vaccin dans un bras et une injection d'anticorps antitétaniques (des immunoglobulines tétaniques humaines) dans l'autre bras.

La blessure a été nettoyée avec retard, on peut associer des antibiotiques à ce schéma.

Mon conseil de médecin généraliste : il est indispensable de ne jamais négliger une plaie, même minime et de la désinfecter avec de l’alcool à70° ou une solution antiseptique dès que possible.

Tétanos et vaccin DTP

Le seul moyen de prévention efficace contre le tétanos est la vaccination. La protection contre la maladie avec un schéma vaccinal bien conduit est de 100%. Il s’agit d’un vaccin inactivé, administré par voie intramusculaire.

Chez l'adulte la vaccination nécessite trois injections, la première et la deuxième étant réalisées à 8 semaines d'intervalle. La troisième doit être réalisée 6 à 12 mois plus tard.

Le tétanos est une maladie non immunisante. Une personne qui a présenté un tétanos n’est pas immunisée et doit donc être vaccinée.

En France, la vaccination contre le tétanos pour les enfants de moins de 18 mois est obligatoire. Le calendrier vaccinal est le suivant:

  • durant la première année de vie : une dose vaccinale à 2 mois et une dose vaccinale à 4 mois ;
  • un rappel à 11 mois ;
  • un rappel à l’âge de 6 ans ;
  • un rappel entre 11 et 13 ans ;
  • un rappel à 25 ans ;
  • un rappel à 45 ans ;
  • un rappel à 65 ans ;
  •  un rappel tous les 10 ans à partir de 65 ans.

Au-delà de ces recommandations pour la population générale, des rappels tous les 10 ans sont obligatoires pour certaines catégories de professionnels comme :

  • les militaires ;
  • les personnels des services de secours et d’incendie ;
  • les personnels d’établissements pénitentiaires ;
  • les personnels de services médico-sociaux prenant en charge des enfants ou des personnes âgées ;
  • les personnels d’entreprises funéraires.

Depuis juillet 2018, le vaccin monovalent contre le tétanos n’est plus disponible en France. Ce vaccin est systématiquement combiné avec d’autres vaccins :

  • le vaccin trivalent DTP, contre la Diphtérie, le Tétanos et la Poliomyélite ;
  • le vaccin tétravalent contre la Diphtérie, le Tétanos et la Poliomyélite et la coqueluche ;
  • le vaccin pentavalent contre la Diphtérie, le Tétanos et la Poliomyélite, la coqueluche et les méningites à Haemophilus influenzae B ;
  • le vaccin hexavalent contre et la Diphtérie, le Tétanos et la Poliomyélite, la coqueluche et les méningites à Haemophilus influenzae B et l’hépatite B.

Le vaccin contre le tétanos est prescrit par un médecin (ou dans certains cas une sage-femme) et est pris en charge à 65 % par l’Assurance Maladie. Le montant restant est généralement remboursé par les mutuelles. La vaccination peut être effectuée gratuitement dans un centre de Protection maternelle et infantile ou un dispensaire.

Le vaccin contre le tétanos peut entraîner des effets indésirables transitoires, tels que :

  • une réaction au point d’injection, très fréquente ;
  • de la fièvre et des douleurs musculaires ou articulaires, fréquentes et peu durables ;
  • de très rares réactions allergiques.

À noter : Le don du sang est particulièrement recommandé en cas de vaccination contre le tétanos depuis moins de deux ans. Les anticorps présents dans le sang vont protéger les personnes qui seront transfusées. En revanche, si la vaccination a été réalisée après exposition à la maladie, le don du sang n’est pas possible pendant quatre semaines après la vaccination.

Sites d’informations et associations

Des sites d’informations et des associations sur le tétanos sont consultables sur internet. 

Sources

https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-a-prevention-vaccinale/tetanos

http://www.infectiologie.com/UserFiles/File/formation/ecn-pilly-2018/ecn-2018-ue6-156-nb.pdf