Distribué aux enseignants, ce masque de la marque DIM est traité à un biocide toxique
Les masques distribués par le ministère sont traités à la zéolithe d’argent, un biocide considéré comme toxique pour la santé humaine et l’environnement.
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Un cadeau empoisonné ? A la rentrée scolaire, crise sanitaire oblige, l’Education nationale a fourni cinq masques en tissu de la marque DIM à chaque enseignant. Sauf que, comme le rapporte le site d’informations Reporterre, ces masques sont traités à la zéolithe d’argent, un biocide considéré comme toxique pour la santé et l’environnement.
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En guise d’illustration, ces images virales datant du 8 septembre, où Emmanuel Macron s’étouffe longuement devant des étudiants à Clermont-Ferrand alors qu’il porte un masque en tissu blanc. Surprise : il s’agit du masque distribué à l’ensemble des enseignants, de la marque DIM.
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« Le risque n’est pas inexistant »
Au-delà du fait que les enseignants ne disposent que de cinq masques seulement pour l’année, alors même que chaque masque doit être changé toutes les quatre heures – selon les indications du fabricant –, l’ARS avait déclaré que ces masques en tissu ne constituaient pas « une protection suffisante envers les enfants ».
Plus grave, la présence de zéolithe d’argent dans les masques, d’ailleurs signalée comme agent de traitement sur l’emballage. La zéolithe est une substance naturelle ou artificielle, synthétisée par l’homme pour neutraliser d’autres structures, ici les bactéries. Et, rappelle Reporterre, ce biocide n’est pas sans risques pour la santé.
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« Le risque de porter ces masques n’est pas inexistant », explique à Reporterre une chercheuse spécialiste en nanotechnologies à l’université d’Aveiro, au Portugal.
« Par ailleurs, on a ici un haut niveau d’exposition, avec une durée de contact et d’inhalation longue (8 heures quotidiennes) et chronique (quasi tous les jours de la semaine). »
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Dans le même sens, une étude menée par l’université de Rouen indique que « l’argent ionique est, selon certains auteurs, excrété dans les urines en deux à cinq jours, alors que d’autres chercheurs montrent une bio-accumulation de granules métalliques dans différents organes : le foie, les reins, l’intestin, les glandes surrénales et, dans de rares cas, la moelle épinière ».
« Ni dispositif médical, ni équipement de protection »
La marque DIM décrit d’ailleurs elle-même ses masques comme n’étant « ni un dispositif médical au sens du règlement (UE) 2 017/745 (masques chirurgicaux) ni un équipement de protection individuelle au sens du règlement (UE) 2 016/425 (masques filtrants de type FFP2) ».
Peu avant l’été en Belgique, trois entreprises de textiles avaient déjà alerté sur des masques similaires produits par une firme luxembourgeoise. Dans un communiqué, elles ont estimé que ces « nanoparticules d’argent […] sont si petites qu’elles peuvent pénétrer dans des parties du corps et des cellules où elles n’ont normalement pas leur place ».
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Même son de cloche de la part de l’Agence européenne des Produits chimiques, qui décrit la zéolithe d’argent comme « très toxique pour les organismes aquatiques » et entraînant « des effets néfastes à long terme susceptibles de nuire à la fertilité ».
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V. R.
Mise à jour jeudi 15 octobre à 10 heures :
Dim affirme que ses masques sont sans risque
« Nous vous confirmons que nos masques sont sûrs et efficaces en termes de filtration et de perméabilité à l’air », a répondu la marque DIM (groupe Hanes France), mercredi après-midi sur Twitter. Selon la marque, les masques sont conformes « aux instructions et recommandations sur les masques barrières des autorités françaises et européennes ». La société confirme que les masques « ont reçu un traitement pour textiles qui contient de la zéolithe d’argent et de cuivre », mais précise que l’usage « est autorisé par la réglementation européenne »
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DIM ajoute : « Nos masques sont conformes aux exigences Oeko-Tex Standard 100®, ce qui veut dire que chacun de leurs composants a été testé “sans substances nocives” et, par conséquent, ils ne présentent pas de risque pour la santé humaine. »