Prise pour une insulte et censurée par Facebook, la ville française de Bitche est à nouveau en ligne

La page Facebook de la ville de Bitche, en Moselle, est de nouveau accessible ce mardi 13 avril (capture d’écran).

La page Facebook de la ville de Bitche, en Moselle, est de nouveau accessible ce mardi 13 avril (capture d’écran). PAGE FACEBOOK DE LA VILLE DE BITCHE

La page officielle de la mairie de Bitche, en Moselle, avait été dépubliée par le réseau social le 19 mars, à cause d’une ressemblance avec une insulte en anglais.

C’est la fin d’une drôle d’histoire d’homonymie : la ville de Bitche est de retour sur Facebook. Elle en avait été éjectée le 19 mars par l’algorithme du réseau social qui ne voyait dans son nom que l’insulte bitch, « salope » en anglais. Ce mardi 13 avril, la petite commune de Moselle, abritant 5 000 habitants, a partagé un communiqué qui annonce que « la page Facebook de la ville de Bitche est à nouveau publiée ».

Dans le communiqué, le maire de la commune, Benoît Kieffer, raconte la mésaventure numérique subie depuis trois semaines. Le 19 mars, Facebook l’informe que la page de la ville n’est plus publiée, au motif qu’elle « est en violation des conditions applicables aux pages Facebook ». Surpris, le maire de la commune lorraine a interpellé l’entreprise à plusieurs reprises pour qu’elle rétablisse la page, avant de se résoudre à créer un nouveau compte, plus neutre : « Mairie 57230 », le code postal de Bitche.

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Facebook s’excuse

Le directeur général de Facebook France a finalement informé le maire ce mardi que la page de la ville de Bitche était à nouveau publiée et s’est excusé des désagréments causés.

« Ce qui est arrivé à la ville de Bitche démontre l’insuffisance et les limites des outils de modération que seul un regard humain peut apprécier notamment quant à la vérification des sources », conclut Benoît Kieffer. « Le plus étonnant, c’est que cela ait duré et que Facebook ait mis autant de temps pour corriger cet incident », regrette-t-il dans le communiqué.

L’élu invite Mark Zuckerberg, le patron du géant du numérique, à se rendre à Bitche pour « découvrir notre jolie cité fortifiée » et « honorer […] la mémoire de ses compatriotes […] américains qui sous la bannière de la 100e Division d’infanterie » ont libéré Bitche en 1945. Des « libérateurs qui se sont alors eux-mêmes dénommés, avec fierté et ironie, the Sons of Bitche” », glisse le maire avec humour.

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La petite affaire a été suivie de près par les communes voisines. Ne souhaitant pas vivre la même chose, certaines ont choisi de devancer les possibles problèmes. C’est notamment le cas de la ville de Rohrbach-lès-Bitche, qui a changé d’elle-même le nom de sa page Facebook : « Loin de nous l’idée de renier le nom de notre beau village… mais force est de constater que Facebook semble faire la chasse au terme associé à Rohrbach… nous vous laissons imaginer la raison… », explique-t-elle dans un post.

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