Dans une étude dont les résultats ont été publiés hier, des spécialistes révèlent qu’un tiers des patients soignés de la Covid-19 a présenté un diagnostic de troubles neurologiques ou psychiatriques dans les six mois suivant leur infection. Il s’agit de la plus grosse étude menée à ce jour sur le bilan mental d'anciens malades de la Covid-19.
34% des patients Covid présentent un trouble neurologique ou psychiatrique dans les six mois après l'infection
Dans une étude publiée ce mardi 6 avril 2021 dans le journal spécialisé The Lancet Psychiatry, des chercheurs démontrent qu’une personne sur trois ayant été atteinte de la Covid-19, présente un trouble neurologique ou psychiatrique dans les six mois après son infection. Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont analysé les dossiers de santé électroniques de 236 379 patients, principalement américains, atteints de la Covid-19.
Il en ressort que 34% des patients ont présenté un diagnostic de maladie neurologique ou psychiatrique dans les six mois suivant l'infection. Les principaux diagnostics concernaient l'anxiété (pour 17% d’entre eux) et les troubles de l'humeur (14%) mais les spécialistes ont également noté la présence d’accidents vasculaires cérébraux (2,1%), de démence (0,7%) ou encore d’hémorragies cérébrales (0,6%).
Des risques encore plus élevés chez les patients atteints de formes graves
Les chercheurs se sont également rendus compte que le risque de développer des troubles neurologique ou psychiatrique après avoir été infecté par la Covid-19, s’avère encore plus important chez les patients qui ont développé des formes graves du virus et qui ont été hospitalisés. En effet, les auteurs de l’étude rapportent que 46% des patients admis en réanimation ont eu un diagnostic de troubles neurologiques ou psychiatriques six mois après l'infection.
Alors que les troubles de l'humeur, d'anxiété ou psychotiques affectent 24% de la totalité des patients observés, ils passent à 25% chez les patients admis à l'hôpital, à 28% chez les patients en réanimation et à 36% chez les individus souffrant de délire pendant leur maladie. Quant aux accidents vasculaires cérébraux, ils ont affecté 2% de tous les patients atteints de la Covid-19 contre 7% de ceux admis aux soins intensifs et 9% de ceux qui souffraient de délire. Pour finir, la démence a été diagnostiquée chez 0,7% chez l’ensemble des patients mais 5% de ceux dont le délire était un symptôme.
« Bien que les risques individuels pour la plupart des troubles soient faibles, l'effet sur l'ensemble de la population peut être considérable pour les systèmes de santé et de soins sociaux en raison de l'ampleur de la pandémie et du fait que bon nombre de ces conditions sont chroniques. En conséquence, les systèmes de soins de santé doivent être dotés de ressources pour faire face aux besoins anticipés, à la fois dans les services de soins primaires et secondaires » concluent les auteurs de l’étude.