Pas de porte, pas de problème ! Après un an et demi de l’émergence du SARS-CoV-2, on ne compte plus les variants de ce coronavirus. Plus contagieux, capables de se cacher du système immunitaire, plus performants face aux anticorps… Les nouveaux pouvoirs de ces variants sont nombreux. Dernier en date : la capacité d’infecter des cellules même quand elles sont dépourvues du récepteur ACE2, porte d’entrée habituelle du coronavirus dans les cellules, découverte publiée dans le numéro du 13 juillet 2021 de la revue Cell reports. Une habileté qui pourrait permettre au virus d’infecter davantage de cellules, mais dont la dangerosité n’a pas encore été établie.
Une mutation pour entrer par effraction
Cette découverte étonnante (et un peu effrayante) a été faite complètement par hasard par des chercheurs de l’université Washington à St. Louis (États-Unis), qui tentaient de trouver un meilleur modèle cellulaire pour étudier l’infection au coronavirus. En général, les chercheurs utilisent des cellules rénales de primate pour étudier ce type d’infection, car ce sont des cellules qui reproduisent bien ce phénomène. Les auteurs de l’étude en question ont voulu trouver un modèle cellulaire plus proche de ce qui se passe en réalité chez les patients, où l’infection concerne principalement les voies respiratoires.
Pas de porte, pas de problème ! Après un an et demi de l’émergence du SARS-CoV-2, on ne compte plus les variants de ce coronavirus. Plus contagieux, capables de se cacher du système immunitaire, plus performants face aux anticorps… Les nouveaux pouvoirs de ces variants sont nombreux. Dernier en date : la capacité d’infecter des cellules même quand elles sont dépourvues du récepteur ACE2, porte d’entrée habituelle du coronavirus dans les cellules, découverte publiée dans le numéro du 13 juillet 2021 de la revue Cell reports. Une habileté qui pourrait permettre au virus d’infecter davantage de cellules, mais dont la dangerosité n’a pas encore été établie.
Une mutation pour entrer par effraction
Cette découverte étonnante (et un peu effrayante) a été faite complètement par hasard par des chercheurs de l’université Washington à St. Louis (États-Unis), qui tentaient de trouver un meilleur modèle cellulaire pour étudier l’infection au coronavirus. En général, les chercheurs utilisent des cellules rénales de primate pour étudier ce type d’infection, car ce sont des cellules qui reproduisent bien ce phénomène. Les auteurs de l’étude en question ont voulu trouver un modèle cellulaire plus proche de ce qui se passe en réalité chez les patients, où l’infection concerne principalement les voies respiratoires. En analysant plusieurs types de cellules pulmonaires, ils sont tombés sur une lignée cellulaire issue d’un cancer de poumons qui avait la particularité de ne pas avoir le fameux récepteur ACE2, nécessaire pour l’infection par le coronavirus. Puisque ces cellules n’avaient pas ce récepteur et ne pouvaient donc pas être infectées, elles ont été choisies comme contrôle négatif pour leurs expérimentations. Sauf que… elles ont bien été infectées (surprise !) “Au début on a cru que c’était un artefact, peut-être causé par une quantité non détectable de cellules avec le récepteur. Pour être sûrs qu’on ne s’était pas trompés et que ce n’était pas une erreur, nous avons reproduit l’expérience avec des cellules où on a bloqué l’expression d’ACE2 en effaçant entièrement le gène codant pour ce récepteur avec CRISPR… et il y avait toujours infection. C’est une évidence assez solide que le virus utilise une autre entrée, un autre récepteur, mais nous ne savons pas encore lequel”, révèle le chercheur Michael Ben Major, co-auteur de l’étude.
"Pour pouvoir le faire, le virus doit avoir une mutation particulière, un changement d’acides aminés très similaires (E484D, où le glutamate est remplacé par l’aspartate, ndlr) dans une position de la protéine spike qui est très fréquemment mutée dans les variants inquiétants (comme la mutation E484K, présente dans les variants Beta et Gamma, ndlr)", ajoute Sebla Kutluay, co-auteure de l’étude. "Et il se peut que d’autres mutations soient importantes aussi pour permettre à ce variant de contourner ACE2, nous ne le savons pas encore, avoue Michael Ben Major. De la même façon que nous ne savons pas encore si cela arrive dans le corps humain. C’est une question essentielle qui n’a pas encore de réponse". "Mais il y a des indices qui suggèrent une possible importance physiologique de cette mutation, réplique Sebla Kutluay. Par exemple, elle a déjà été détectée chez des humains ainsi que dans des cultures cellulaires traitées avec des anticorps monoclonaux et chez des modèles animaux, donc on dirait qu’il y a une sélection naturelle qui favorise cette mutation."
Ce variant est neutralisé par le vaccin
L’utilité de ce nouveau pouvoir est encore incertaine. "Cette mutation pourrait permettre au virus d’infecter davantage de cellules ou de tissus, mais on ne sait pas encore si cela arrive vraiment ou pas", ajoute Sebla Kutluay. Par contre, ce qui est sûr, c'est que les anticorps générés par la vaccination parviennent à neutraliser ce variant : "Nous avons vu que les anticorps bloquent l’entrée de ce variant dans les cellules, mais pas de la même façon que pour les autres souches, explique-t-elle. Il est bloqué par les anticorps qui ciblent la région qui permet l’interaction avec ACE2 mais aussi par des anticorps qui ciblent d’autres parties de la protéine spike et qui normalement ne bloquent pas l’infection par les souches traditionnelles du virus." Heureusement qu’il y a une porte que le virus n’arrive toujours pas à franchir.