BP embarque Total, Shell, ENI et Equinor dans un nouveau projet de stockage sous-marin de CO2 en mer du Nord

Après la Norvège, c’est au tour du Royaume-Uni de miser sur le captage et stockage sous-marin en mer du Nord du dioxyde de carbone (CO2) anthropique, le CCS (carbon capture & storage). Cette fois, c’est BP qui mène la danse dans un projet de stockage offshore de CO2 anthropique émis par deux des plus grands pôles industriels du Royaume-Uni, le Teesside à côté de Middlesbrought et, un peu plus au sud, le Humberside.

Neutralité carbone de 2 zones industrielles

Comme pour le projet Norvégien Northern Lights, qui sépare les opérations de captage de CO2 dans une cimenterie et la centrale de traitement de déchets d’Oslo du transport et stockage sous-marin du CO2, qui sera réalisé par Total, Shell et Equinor, ces projets britanniques ont deux volets. D’une part le captage du CO2 sur les usines et centrales électriques deux zones, Zero Net Teesside (NZT) et Zero Carbon Humber (ZCH) pour amener ces deux zones industrielles à la neutralité carbone d’ici à 2030. Et d’autre part le transport et le stockage sous-marin à moins de 100 km des côtes britanniques, dans Endurance, le plus grand et le mieux connu des aquifères salins britannique en mer du Nord.

Pour financer et mettre en œuvre ces projets, la major britannique a formé un partenariat avec les autres grands pétro-gaziers européens, Equinor, Eni, Shell et Total, ainsi qu’avec le gestionnaire de réseau de transport de gaz et d’électricité britannique, National Grid. Le 26 octobre, ils ont annoncé la formation du Northern Endurance Partnership (NEP). Le stockage dans Endurance, sera opéré par BP, Equinor et National Grid.

Etudes d'ingénierie lancées

Les deux projets NZT et ZCH, "qui sont au stade de l’ingénierie" précise Total, combineront capture du carbone, hydrogène et changement de combustible, doivent être mis en service d'ici à 2026. En cas de succès, le "NEP lié à NZT et ZCH permettra la décarbonation de près de 50 % des émissions industrielles du Royaume-Uni", explique un communiqué commun. Le Royaume-Uni a prévu de consacrer 170 millions de livres (environ 187 millions d'euros) à la neutralité carbone de son industrie, dans un plan de 4,7 milliards de livres (environ 5,2 milliards d'euros) pour relever les grands défis sociétaux et environnementaux. C’est dans ce cadre que BP compte obtenir des financements pour NEP, sachant que l'Oil and Gas Authority (OGA) a déjà donné son autorisation pour l’utilisation du champ Endurance pour du stockage de CO2.

Pour Total, Shell et Eni, ce n’est pas une première. Ensemble, ils ont déjà décidé début 2020 d’investir 690 millions d’euros pour assurer le transport et le stockage en mer du Nord, dans le cadre du projet Northern Lights. Total est aussi investi dans neuf autres projets de CCUS dans le monde, principalement en Europe, mais aussi aux États-Unis et en Chine.