Maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) : sérologie, anticorps et immunité

31 décembre 2020 | Q&R

Les réponses aux questions ci-dessous sont basées sur notre connaissance actuelle du virus SARS-CoV-2 et de la COVID-19, la maladie qu’il provoque. L’OMS continuera de mettre à jour ces réponses au fur et à mesure que de nouvelles informations seront disponibles.

La « sérologie » est l’étude des anticorps présents dans le sérum sanguin. 

Les « anticorps » font partie de la réponse immunitaire du corps face à une infection. Les anticorps qui agissent contre le SARS-CoV-2, le virus à l’origine de la COVID-19, sont habituellement détectables dans les premières semaines qui suivent l’infection. La présence d’anticorps indique que le sujet a été infecté par le SARS-CoV-2, quelle que soit la gravité des symptômes, ou même en l’absence de symptômes. 

Des « études de séroprévalence » sont menées afin de mesurer l’étendue de l’infection en fonction des niveaux d’anticorps au sein de la population étudiée. Dans le cas d’un nouveau virus, y compris le SARS-CoV-2, la séroprévalence initiale dans la population est supposée négligeable ou inexistante, dans la mesure où le virus n’a encore jamais circulé.

Les « tests moléculaires », notamment les tests de réaction de polymérisation en chaîne (PCR), détectent le matériel génétique du virus et permettent donc de déterminer si une personne est actuellement infectée par le SARS-CoV-2.

Les « tests sérologiques » détectent les anticorps contre le virus et mesurent la quantité d’anticorps produite à la suite d’une infection, ce qui permet de déterminer si une personne a été préalablement infectée par le SARS-CoV-2. Les tests sérologiques ne doivent pas être utilisés pour diagnostiquer une infection aiguë à SARS-CoV-2, car les anticorps se développent quelques semaines après l’infection. 

Lorsqu’une nouvelle maladie comme la COVID-19 fait son apparition, les stratégies de surveillance et de dépistage se concentrent dans un premier temps sur les patients gravement atteints. Des tests moléculaires permettant de mesurer les infections aiguës sont donc utilisés, car ce sont les patients atteints de ce type d’infections qui consultent et ont besoin d’être pris en charge. Ainsi, les sujets atteints d’infections bénignes ou asymptomatiques pour lesquels une prise en charge médicale n’est pas nécessaire passent la plupart du temps entre les mailles du filet, ce qui empêche de connaître toute l’étendue de l’infection au début d’une flambée. 

Les tests sérologiques permettent de déterminer rétrospectivement l’ampleur d’une flambée ou l’étendue d’une infection au sein d’une population étudiée. Les études de séroprévalence donnent un aperçu plus complet de la part de la population infectée par le SARS-CoV-2, et permettent d’obtenir une bonne représentation des cas non comptabilisés qui n’avaient pas été identifiés par la surveillance systématique ou la surveillance active.

De nombreuses études sont en cours afin de mieux comprendre la réponse en anticorps à la suite d’une infection à SARS-CoV-2. À ce jour, plusieurs études montrent que les personnes ayant été infectées par le SARS-CoV-2 développent des anticorps propres à ce virus. Néanmoins, les concentrations d’anticorps peuvent varier entre les personnes ayant eu une forme grave de la maladie (plus d’anticorps) et les personnes ayant été atteintes de formes bénignes ou d’infections asymptomatiques (moins d’anticorps). De nombreuses études sont en cours afin de mieux comprendre les concentrations d’anticorps nécessaires pour assurer une protection, ainsi que la durée pendant laquelle ces anticorps restent présents. 

À ce jour, quelques réinfections par le SARS-CoV-2 ont été notifiées. Il y en aura probablement d’autres, et les scientifiques s’efforcent de comprendre le rôle de la réponse immunitaire au moment de la première puis de la deuxième infection. L’OMS collabore avec les scientifiques pour comprendre chaque occurrence de réinfection ainsi que la réponse en anticorps lors de la première infection et lors des suivantes.   

 

On compte à ce jour plus de 200 publications soumises à comité de lecture, articles en préimpression, manuscrits et rapports gouvernementaux sur les études de séroprévalence du SARS-CoV-2. Les méthodologies appliquées, les populations étudiées, les tests sérologiques utilisés, le moment de la collecte des échantillons et la qualité de ces études sont variables. Dans l’ensemble, la séroprévalence en population dont font état les études disponibles reste faible, en dessous de 10 %. 

Certaines études menées dans des zones de forte transmission du virus et des études portant sur les agents de santé dans des zones de forte transmission ont estimé la séroprévalence à plus de 20 %. 

Les résultats à disposition laissent entendre que la plupart des gens restent susceptibles à une infection à SARS-CoV-2 à l’échelle mondiale. 

L’« immunité collective » (ou « immunité de la population ») est un concept utilisé pour la vaccination, selon lequel une population est protégée contre un virus donné une fois un certain seuil franchi. 

Ainsi, on obtient une immunité collective en protégeant les individus contre un virus, non en les exposant à celui-ci. Vous trouverez plus d’informations dans l’allocution du Directeur général lors du point presse du 12 octobre. 

Les vaccins entraînent notre système immunitaire à produire des anticorps comme lorsque nous sommes exposés à une maladie, mais – ce qui est fondamental – les vaccins agissent sans nous rendre malades. Les personnes vaccinées sont protégées contre la maladie en question. Vous trouverez plus d’informations sur notre page Web sur la COVID-19 et les vaccins.

À mesure que le nombre de personnes vaccinées au sein d’une communauté augmente, le nombre de celles qui restent vulnérables décroît, et la possibilité de transmission de l’agent pathogène d’un individu à l’autre est plus faible. En limitant la possibilité pour un agent pathogène de circuler dans la communauté, les personnes ne pouvant pas être vaccinées en raison d’autres affections graves sont protégées contre la maladie. C’est ce qu’on appelle l’immunité collective.

Celle-ci intervient lorsqu’un pourcentage important de la population est vacciné, ce qui empêche les maladies infectieuses de se propager car peu de personnes peuvent être infectées. Vous trouverez plus d’informations sur les vaccins et la vaccination dans notre page Questions et réponses à ce sujet. 

Le pourcentage de personnes qui doivent posséder des anticorps pour parvenir à l’immunité collective contre une maladie donnée dépend de chaque maladie. Par exemple, l’immunité collective contre la rougeole est obtenue quand environ 95 % d’une population est vaccinée. Les 5 % restants sont protégés du fait que la rougeole ne se propagera pas parmi les personnes vaccinées. Pour la poliomyélite, ce seuil est d’environ 80 %. 

Les maladies deviennent plus rares grâce à l’immunité collective obtenue au moyen de vaccins sûrs et efficaces, ce qui permet de sauver des vies. 

Vous trouverez plus d’informations sur les données scientifiques appuyant le concept d’immunité collective dans la page Questions et réponses à ce sujet ou dans cette interview (en anglais) de la Scientifique-Cheffe de l’OMS, la Dre Soumya Swaminathan.